Qu'on soit théologien·ne ou simple paroissien·ne, qu'on milite dans un mouvement ou une association, ou qu'on appartienne à un groupe de prière ou à une communauté, la participation à la vie de sa paroisse relève d'un choix personnel pour une proximité où « Dieu rassemble son Peuple », bien au-delà des croyant·es. L'engagement affectif qui motive les hommes et les femmes d'aujourd'hui nourrit un désir de liens communautaires ouverts et fraternels et une soif d'approfondissement et d'accompagnement spirituels. De là naît une créativité plus visible dans les lieux de culte dont la vocation est d'épouser au mieux les contours d'une société de plus en plus liquide, où expériences et réseaux se croisent sans se relier. Mais la pluralité des courants et initiatives spirituels « irrigue aussi de manière souterraine une réelle vitalité » des paroisses traditionnelles, quand la pratique héritée s'amenuise et devient une composante parmi d'autres de la vie ecclésiale.

Comment alors faire corps et témoigner du Corps unique du Christ ? Plus profondément que les incontournables questions de gouvernance et de relations entre prêtres et laïcs, c'est d'abord l'enjeu de la sainteté et de la finalité du corps de chacun, en lien avec les autres et au service de la vie, qui est ici en question. Car là se jouent les attirances et les répulsions, les possibilités de respiration ou l'épuisement, les affects et les jeux de pouvoir, les attachements et les jalousies… tout ce qui vitalise ou empoisonne les relations. Comment s'entraider dans le désir d'être signes de la présence du Christ ? L'expérience spirituelle que fait vivre la messe, déployée dans ses gestes les plus simples et fraternels, pourrait bien être la source commune d'une écoute et d'une disponibilité à l'Esprit, au service de ce qui promeut la vie et fait échec à la mort.

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