Le parallèle entre le réchauffement climatique et la surchauffe pastorale dans nos diocèses de France est surprenant. Alors que nous savons que des terres commencent à être submergées en certains endroits de la planète, que des gens quittent leur pays pour échapper à la montée menaçante des eaux, nos pays se ferment les uns après les autres, refusant de voir l'inéluctable. La plupart des paroisses en France connaissent cette inexorable montée des eaux, qui prend la forme d'une pression pastorale qui pèse de plus en plus sur les prêtres, et rien ne bouge véritablement sur le fond.
Jean-Louis Blaise s'en était fait l'écho dès 2001. Nous avions perçu cette montée des eaux comme une chance de lutter contre cette tentation cléricale bien connue qui consiste à vouloir tout contrôler. Devant la démultiplication des missions et le nombre toujours plus réduit de prêtres, nous avions de moins en moins les moyens de contrôler. Il y avait quelque chose d'heureux dans ce débordement1. Il nous invitait à nous laisser conduire plus par l'Esprit et moins par nos appréhensions, pour accompagner les engendrements à la vie en Christ. Mais l'eau n'a cessé de monter ! Désormais, l'outre est pleine… Pleine de ces « en outre » qui ne cessent de s'ajouter dans nos lettres de mission et dont nos annuaires diocésains sont les reflets. Un consultant en ressources humaines serait pour le moins surpris de lire la liste des missions qui sont confiées à bon nombre de prêtres. Avec des responsabilités importantes, et de plus en plus précocement attribuées.
Tant et si bien que ce qui pouvait apparaître comme une chance, il y a encore une petite dizaine d'années, est en train de devenir un péril. Nous sommes submergés par des marées d'« équinoxe pastoral » trop fréquentes. Si l'exceptionnel devient l'ordinaire, cela va devenir invivable2.
Le début d'un effondrement
Paradoxalement, nous pourrions croire que nous avons moins de travail, puisque nous assistons ces dernières années à un véritable