Collab. C. Trocmé. Préf. L. Bibard. Cerf/Quart Monde, coll. « L’histoire à vif », 2009, 124 p., 10 euros.
Gérard Lecointe nous livre ici un récit vrai. Ce n’est pas une autobiographie en forme de tableaux aux valeurs contrastées, mais une relecture poignante faite de petites touches qui sonnent juste. Ce qui frappe n’est pas surtout le sort de cet enfant de la DASS fuyant et vivant dans les bois, volant, vivant d’expédients et récupéré par quelques organisations sociales ; retrouvant, au hasard des rencontres, le goût d’une vie humaine en milieu urbain, et qui finit, sans ressentiment ni ostentation, par aider, au quintuple de ce qu’il a lui-même reçu, les gens du Quart-Monde. Ce que retient d’abord le lecteur, c’est l’émotion de ces visages croisés sur ces chemins improbables, le vieil homme rencontré en forêt, le franciscain du collège de La Souterraine, Monsieur Baptiste, Joseph Wresinski à peine entrevu, Bronislaw Geremeck, et ce lieu étonnant de réconciliation : la paroisse de Saint-Ouen-l’Aumône.
Laurent Bibard, qui préface l’ouvrage, a raison de comparer le livre de Gérard Lecointe à un incendie. N’est-ce pas ce que désirait le plus au monde l’envoyé du Père ?