Je joins ma prière à ces trois couronnes de fleurs que le pape François, le patriarche orthodoxe Bartholomeos et l'archevêque orthodoxe d'Athènes et de toute la Grèce lancèrent à la mer depuis l'un des quais du port de Mytilène :
Ils sont vingt et cent, ils sont des milliers, embarqués
Innocents engloutis par les eaux de l'angoisse,
Anonymes,
Frères humains de l'attente et du courage
Les vaincus des abîmes de folle indifférence.
Réveille-nous, Seigneur ; Seigneur, tiens-nous en éveil.
Leur rêve, leur audace, leur désir, leur peur ne sont pas des « mirages »,
Ils sont des nôtres, ces humains assoiffés de terre d'espérance.
Voici nos mains, nos intelligences, nos mémoires et vouloirs
Voici nos cœurs, nos rages,
Qu'ils ne s'endurcissent
Paralysés de leurs mille raisons
Que l'Esprit créateur que tu as mis en nous
Les guide pour agir de ta sagesse et compassion
Qu'avec d'autres, ils s'engagent !
Ta résurrection est protestation d'existence
Ta vie est délivrance des gouffres du mourir, des naufrages.
Relève-les, Seigneur, relève-nous,
Renfloue leur corps, nos corps, du souffle de ta Vie.
Sortez, Lazare, de vos eaux sans tombeaux,
Criez, noyés, crucifiés, de nos mers sans mères
Donnez de la voix, vous, les sans-voix !
Que nous servions avec toi, Seigneur, la paix sur leurs visages,
La paix déjà là, non loin, pour eux, sur un rivage !