La jeunesse nous réveille : les jeunes interrogent nos manières de faire et de penser, et en en même temps échappent aux images toutes faites que nous nous faisons d'eux, comme s'ils faisaient profession d'égarer leurs aînés, d'empêcher une relation fluide et apaisée avec eux. Pourtant l'exhortation apostolique post-synodale Christus vivit ! (2019) entre profondément en dialogue avec la jeunesse de ce temps. Quel est donc son secret ?

Impossibles clichés !

L'humanité va mal, la planète plus encore. Bien des observateurs qualifient les jeunes de ce temps d'éco-anxieux. Au mur écologique que certains voient se rapprocher avec effroi se sont ajoutés une pandémie, le retour d'une guerre à nos portes, des pénuries d'énergie et de médicaments, la récession économique, la montée de populismes xénophobes… Or ces jeunes n'avaient pas été préparés à de telles épreuves. Rien ne les avait fortifiés en ce sens, ni leur éducation, ni la mémoire de la génération précédente qui, en Occident, n'a connu que la paix et la prospérité. L'état psychique et moral des jeunes a beaucoup régressé. Pour autant, nous ne voyons pas ces jeunes atterrés ni désemparés. Certains s'engagent dans un militantisme très actif. D'autres semblent continuer à vivre comme si de rien n'était.

Des inégalités fortes se manifestent alors. Ceux qui manifestent librement et ceux qui ne peuvent pas. Ceux qui savent