Avant d’envisager la fraternité-sororité hors du champ familial, considéré comme naturel, il est intéressant de s’arrêter sur quelques adjectifs qualifiant les frères et les sœurs biologiques : tous renvoient au corps, surtout à la représentation-symbolisation qui en est faite.


« Qui sont mes frères ? »

Sont appelés « frères et sœurs germains » les enfants nés des mêmes père et mère : « germain » dérive du latin germen, d’où provient le mot « germe », terme assez vague désignant aussi bien les cellules reproductrices, l’embryon, la graine, la semence, la cause, l’origine… Les liens qui unissent les germains sont originels, séminaux et doubles, ils forgent une parenté totale qui peut culminer en gémellité.
Sont nommés consanguins les enfants nés d’un même père ; le géniteur est donc considéré comme la source d’un sang commun. Au père revient le don du sang, avec celui du nom. Le sang : ce qui circule, flux et véhicule de la vie même, symbole du feu, de l’abondance, de l’énergie, et qui s’apparente au soleil. Le nom : toujours pénétré de sens, d’histoire, et qui, plus encore qu’il n’indique l’identité d’une personne, charge celle-ci d’un poids confus, l’enveloppe d’une peau vocale qui lui donne voix et visibilité au chapitre du monde.
Sont nommés utérins les enfants nés d’une même mère ; la génitrice est, elle, considérée comme l’assise d’un lieu commun
– l’utérus, partie