Cet article fait suite à une intervention auprès d’accompagnateurs spirituels de séminaristes, autour de la question de la relecture. Ceci explique son style d’alternance entre des réflexions et des propositions d’exercices (en italique) à vivre personnellement ou en groupe.
Le poème de l’Origine, qui ouvre la Bible (Gn 1), raconte la Création ; il peut être lu comme parlant de la création d’une vie spirituelle en tout homme.[1]
Au commencement (jour 0)
Sans relecture, l’existence humaine se déroule dans l’indifférencié, le gris, comme un ensemble vide et vague, avec un vent de Dieu qui tournoie et ne sait pas où se poser.
Avant même le premier jour de la vie, il y a une mise en situation fondamentale à accepter : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était vide… ». Entrer dans la vie spirituelle suppose de ne pas avoir peur de ce vide en soi – espace ouvert pour que puisse y retentir une parole –, et de croire en un Autre, Origine, qui nous précède et suscite la vie. Accepter que « Dieu créa » c’est tout de suite entendre que la Création, et l’homme en particulier, sont créés pour… Sont déjà là, en jeu, une anthropologie, un regard sur soi, sur sa vie, sur le monde : ai-je le désir de faire silence et de m’ouvrir à Celui qui appelle à la vie ? Ou ai-je l’ambition de m’inventer une identité ?
- M’exercer à faire silence pendant cinq minutes, en arrêtant le cours de mes pensées.
- A la manière des généalogies de Jésus dans les évangiles de Matthieu et de Luc, faire mémoire de mes ancêtres. Repérer la vie qui se transmet et arrive jusqu’à moi.
Lumière (jour 1)
La première étape est le repérage des lumières et des ténèbres, et leur nomination. Repérer les alternances de jour et de nuit, les nommer. Quelles ont été, dans ma vie, les lumières, les ténèbres ? Remarquer que ce n’est pas exactement le repérage du bien et du mal, qui sont des catégories morales (Adam et Ève voudront connaître le bien et le mal, savoir). Ici, cela touche à la joie et à la tristesse, au goût. Entrer dans une relation