
Ils m'ont traité de gros. » « Ils m'ont traité de con. » « Ils m'ont dit que je suis la pire. » « Ma mère, elle m'aime pas.
Y'a qu'à voir ses yeux ! Je passerais sous terre. » « Mon père, il m'a "déchirée". » « Il a regardé mon carnet et il a dit : "Pff !" » « Tes fleurs, tu pourras les garder ! Ça salit tout. » « Tu t'es regardée ? Tu voudrais quand même pas sortir avec moi ? » « Tu mets quatre fois plus de temps que ton frère pour faire ton travail. Tes bête ou quoi ? » « Pas la peine de lui expliquer. Il comprend rien. » « Toi, tu comptes pas. » « J'ai pas confiance. »
Charles, Sophie et Pinocchio
Je me suis souvent demandé pourquoi, alors que je n'ai jamais eu à souffrir de maltraitance ni d'humiliation dans mon enfance, j'ai été si sensible aux personnages de Charles (le « bon petit diable »), de Sophie, la petite héroïne de la comtesse de Ségur, et de Pinocchio, le pantin de Collodi. J'étais attendrie par ce jeune orphelin maltraité, comme je l'étais par la petite Sophie des mille malheurs et dont le principal était de n'être pas aimée, comme aussi par le pantin Pinocchio plein de bons sentiments et prompt aux sottises lourdes de conséquences. J'aurais voulu les consoler !
Tous ces enfants appartenaient à une société différente de celle dans laquelle je vivais — tout autre que celle d'aujourd'hui à plus fo...