Quand les obstacles se dressent devant nous, que les crises se succèdent, que les déconvenues s'accumulent, que la désolation approche ; quand les responsabilités se multiplient, que les missions prennent de l'ampleur, que la liste des services attendus s'allonge ; quand le cœur se réjouit de retrouver un ami ou que la réussite advient enfin ; quand s'expriment la joie de vivre en ce monde ou bien le bonheur de participer aux belles initiatives qui portent l'humanité… Chaque fois, la Bible se donne à nous, prête à nous soutenir, nous éclairer, nous accompagner. Telle la quille du voilier en réponse aux poussées de la voilure bien réglée, la Bible permet de filer à belle allure, à travers tempête ou petit temps.
Depuis les nuits et les jours de mon enfance, j'en fais l'expérience. Ce n'est que récemment, lors d'une relecture générale de vie, que m'a été révélée cette vérité avec une grande clarté. Quel meilleur compagnon de route que la Bible, en effet ? La Bible est riche des itinéraires humains les plus extrêmes et variés. La Bible porte la sagesse de nos anciens en humanité, les plus décevants comme les plus rayonnants. Et puis, la Bible me rappelle la présence du Seul, qui me connaît et m'aime inconditionnellement. La Bible porte sa voix. La Bible est le porte-voix inouï de la Parole.
Puissions-nous la garder telle l'amie de toujours, ne jamais oublier de l'emporter sur nos îles désertes, l'écouter à temps et à contretemps, l'interroger à tout moment, puis la laisser pénétrer au plus profond de notre être. Elle est probablement le plus beau cadeau que Dieu ait jamais fait à ses enfants. Elle devient sa Parole, l'expression la plus aboutie de son Verbe.
Comment pourrions-nous donc la dédaigner, lui donner une place relative au milieu de nos bibliothèques ou, pire, comment pourrions-nous craindre d'être incapables de la lire ?