Qu'est-ce que consoler ? N'est-ce pas à la fois évident et impalpable ? Évident comme la douceur, la chaleur partagée, l'accueil sans conditions, le meilleur de l'humain, finalement. C'est la mère prenant dans ses bras son enfant qui pleure, c'est la personne qui offre un sourire plein de tendresse à quelqu'un de désemparé, c'est cet homme qui se penche vers sa femme et lui prend la main en lui disant des mots nourris de douceur… En consolant, on est ainsi avec celui qui est seul, délaissé, dans la peine, pour lui offrir, lui proposer l'amour, la tendresse, la compassion à travers des mots, des gestes, des regards.

C'est là qu'il y a de l'impalpable, car est-on jamais certain d'avoir voulu, pu ou su consoler ? Il n'y a guère que celui qui est consolé qui peut le dire et parler de ses effets. Le consolateur, lui, est renvoyé à lui-même, à son intention, à la vraie nature de ses gestes, paroles et attitudes.

Que désire celui qui console ? Que désire celui qui veut être consolé ? Avec ces questions, arrive en moi la cohorte de tous ceux qui pleurent, qui ont mal, qui crient leur détresse. Il y en a « si tant beaucoup », comme disent les enfants ! Je me sens submergée par tout ce qu'il y aurait à consoler en eux, en moi. Cette marée de