« Chaque époque a une chose à penser. Une seulement. La différence sexuelle est celle de notre temps. » Martin Heidegger

Les premiers chapitres de la Genèse racontent en raccourci ce qu’il en est du monde, de l’être humain et de Dieu. Non comme un conte philosophique, mais depuis une confession de foi primordiale, celle de l’alliance de Dieu avec son peuple. Nous est racontée, en fin de compte, la complexité de la vie, depuis un lieu original : la sûreté que Dieu accompagne l’histoire, une histoire où rien n’est entièrement joué et où chacun n’est jamais définitivement prisonnier des événements.
Ce qui s’exprime ici est nourri de l’expérience du peuple d’Israël avec son Dieu. Expérience de la sortie d’Égypte où le peuple découvre un Dieu de liberté et de vie, expérience de l’alliance où il comprend que Dieu veut entrer en relation, en vue d’une vie partagée, d’un bonheur commun. Ces découvertes concernent tout l’humain et tout humain et non le seul peuple élu. Voilà pourquoi nous pouvons nous saisir de ces propos, les écouter — les recueillir en quelque sorte — et les laisser faire leur oeuvre. Ils convoquent à reconnaître ce qui fonde l’humain dans l’humain, aujourd’hui toujours. Et particulièrement la différence des sexes.
 

Premier récit (Gn 1,1-2,4)


Au fil des jours, l’univers advient sous le signe de la force maîtrisée, forme de douceur bien particulière, dont la parole est le chiffre d’or. C’est par elle que peu à peu le monde sort du