Dès les premières pages de la Genèse, la suggestion venimeuse du serpent – dans l'interprétation de la parole de Dieu adressée à l'homme et à la femme du premier couple – nous fait découvrir, dans le malentendu, le poison du mensonge. Dans le troisième chapitre, ce malentendu témoigne de la structure de l'homme pécheur. Le péché touche en elle à l'essence même de la parole : il la détourne de sa source, de son origine. Il lui fait perdre son sens. Pour découvrir en quoi consiste ce mal entendu, il nous faut relire ce texte pour voir ce qui est dit et ce qui est entendu. Il a vraiment été écrit pour mettre en valeur la différence entre les deux.
Le mythe de la Genèse met en scène ce mystérieux serpent des origines, nu et rusé. Laissons là ce qu'il peut signifier pour écouter ce qu'il dit à la femme : « Alors… Dieu a dit… » Voilà une entrée en matière qui nous évoque bien des choses. Reprendre ce qu'un autre a dit lorsqu'on s'adresse à quelqu'un, c'est l'occasion d'instiller le doute sur ce que ce quelqu'un a compris ou de suggérer une arrière-pensée dans l'esprit de celui que l'on cite. La citation est interprétée par celui qui cite selon