La difficulté est grande de trouver et de garantir son identité dans une société agressive, qui laisse de côté sans état d'âme ceux et celles qui ne parviennent pas à suivre son évolution. L'anonymat des grandes villes, l'insécurité de l'avenir, engendrent chez beaucoup l'inquiétude, voire la dépression, et constituent la contrepartie de ces transformations considérables par leur ampleur et leur rapidité que nous connaissons aujourd'hui dans tous les domaines, en particulier dans ceux de la concurrence économique et du marché de la communication. C'est une des raisons pour lesquelles nous voyons apparaître une floraison d'ouvrages, de méthodes diverses, censées apporter infailliblement à l'individu l'harmonie avec lui-même, la coïncidence avec son êtte profond. Nous sommes sans cesse sollicités à la recherche d'un bien-être qui est un « être bien » avec soi-même, avec son corps. Au concept classique de confort, qui mettait surtout l'accent sur la possession de biens facilitant la liberté de l'existence, s'est substituée progressivement la notion d'un confort touchant la personne dans son identité même. Le vocabulaire s'en ressent. Si l'on dit toujours « jouir d'un certain confort », on emploie aussi l'expression : « Je suis confortable », pour marquer cet accord avec soi-même, obtenu par des moyens divers, psychologiques mais aussi corporels, où l'on préfère posséder moins et être mieux.
Nos contemporains se laissent souvent piéger dans ce mouvement général, car, si l'on nous propose l'harmonie avec nous-mêmes, c'est aussi pour êtte plus performants. Le « souci de soi », qui nous est quotidiennement distillé, n'est pas neutre : il flatte le goût de la réussite et du pouvoir accrus. Il joue aussi sur le besoin de plaisir qui s'intensifie à la mesure même où l'homme est toujours plus inquiet et plus tendu dans son travail. La recherche du plaisir est ainsi devenue pour beaucoup un impératif, l'envers de la contrainte que la vie impose par ailleurs, à tel point qu'on a pu parler de « la tyrannie du plaisir » 1. Son corollaire le rejet de la souffrance, prend aujourd'hui les allures d'un absolu. Toute souffrance apparaît comme insupportable. Bien sûr, il n'est pas question de nier la nécessité de lutter contre elle, ni de revenir à certaines formes de dolorisme qui ont grevé le christianisme d'un lourd passif. Mais lorsque la douleur est là, il faut bien la prendre en compte.
Serait-il donc impossible d'échapper à cette tension entre la performance et le plaisir, dans laquelle nous entraîne l'évolution de notre société ? Comment entendre aujourd'hui ces paroles évangéliques qui résonnent étrangement — c'est le moins qu'on puisse dire — dans le contexte dont nous venons de décrire trop brièvement quelques composantes : « Qui perd sa vie la trouve ! », ou : « Celui qui veut être mon disciple qu'il prenne sa croix et qu'il me suive ! »
 

Les religions gagnées par le souci de soi


Les mouvements religieux s'inscrivent évidemment dans cette recherche éperdue de l'harmonie intérieure. L'importance prise aujourd'hui par la guérison dans certains mouvements en témoigne. Guérison physique parfois, mais surtout guérison intérieure, psychologique morale. De nombreux ouvrages, exposant des méthodes pour guérir de ses blessures personnelles, ont fait florès sur les étalages des libraires ces dernières années. L'impulsion est venue des Etats-Unis avec deux volumes déjà anciens : La guérison des souvenirs de Dennis et Matthew Linn 2. Tout récemment, un petit livre, L'évangélisation des profondeurs de Simone Pacot 3, a obtenu un franc succès. Mais on pourrait en citer bien d'autres.
La vogue dont ils bénéficient s'expliquent par plusieurs facteurs : ils mettent des mots sur des douleurs, des malaises, qui restaient souvent confus et imprécis ; ils dédramatisent le psychologique en le subordonnant au religieux et en situant un peu sur le même plan toutes les blessures psychiques ; ils donnent aussi l'illusion d'une guérison quasi infaillible, en tout cas d'une amélioration certaine, si l'on veut bien suivre le cheminement proposé ; ils laissent entendre parfois — et ceci est plus dangereux — qu'il suffirait de suivre la méthode en se passant des médiations et de la parole, pourtant incontournables. Enfin, l'image de Dieu qu'ils laissent transparaître risque d'être d'abord celle d'un grand thérapeute. Telle n'est pas d'ailleurs l'intention des tentatives dont nous venons de parler. Mais certaines dérives, certaines maladresses, certains manques de mise en perspective, pourraient entraîner de regrettables confusions. Une chose est sûre : pour un chrétien, l'harmonie avec soi-même n'est pas un but en soi, et la guérison psychologique n'est pas le salut, même si elle peut en être le signe ou le fruit. Le sommet de la vie spirituelle c'est l'harmonie ou plutôt l'union avec Dieu qui ouvre en nous les sources de la charité fraternelle ; et l'harmonie avec soi-même ne se trouve, en vérité, que lorsqu'elle est donnée par Dieu lui-même dans l'union avec lui. Mais. celle-ci ne peut jamais êtte atteinte sans renoncement à soi, sans le passage par des nuits spirituelles éprouvantes, où l'homme apprend à perdre sa vie pour la trouver dans la rencontre de Dieu.
Si l'homme accepte de s'engager sur le chemin de l'amour qui « n'est jamais en repos », qui « est au contraire toujours en mouvement, comme la flamme qui se porte toujours çà et là » 4, comme le dit saint Jean de la Croix, il trouve une liberté qu'il ne connaissait pas et qui est liberté d'aimer sans réserve, dans l'oubli de soi. Cela vaut pour l'engagement au mariage à la vie religieuse ou au ministère presbytéral ; cela vaut également pour l'aventure mystique où, « blessé avec tendresse par la vive flamme d'amour dans le centre le plus profond de son âme », l'homme aspire à s'unir à Dieu. Mais la blessure de l'amour inscrit dans l'âme une tension qui l'entraîne sur un chemin plein d'aspérités, ô combien difficile. Pour célébrer avec l'Esprit Saint « la fête de l'amour », par combien de phases nocturnes ne faut-il pas passer, où l'on apprend qu'il n'y a pas d'union avec Dieu sans arrachement à soi-même, sans perte de soi ?
 

Trop blessés pour être « blessés d'amour » ?


Et pourtant, l'attrait exercé par ces ouvrages et ces méthodes interroge nécessairement la réflexion spirituelle aujourd'hui. Et s'ils obtiennent le succès que l'on constate, ce n'est peut-être pas d'abord parce qu'ils flattent de manière ambiguë le souci de soi dont nous sommes si friands. Ne posent-ils pas plutôt une vraie question impossible à éluder ? Risquons une formulation de cette question : l'homme d'aujourd'hui ne serait-il pas trop blessé pour pouvoir être « blessé d'amour », au sens où l'entend Jean de la Croix ? Beaucoup en effet portent en leur coeur la trace de blessures profondes que la vie leur a infligées. Sans doute le climat ambiant fait-il ressentir ces blessures de manière plus vive exacerbée. Mais c'est ainsi. C'est parce qu'ils ont été mal aimés que bien des hommes et des femmes ne peuvent être touchés par la blessure de l'amour vrai. Car leurs propres blessures les rendent frileux, craintifs, peu confiants en eux-mêmes et dans les auttes. Comment pourraient-ils se lancer dans l'aventure de l'amour s'ils n'ont pas fait l'expérience d'être aimés pour eux-mêmes ?
Cela implique une conséquence immédiate : le langage volontariste qui a marqué pour une part l'époque qui nous précède malgré l'influence pourtant réelle de la petite Thérèse, ne rencontre plus d'écho aujourd'hui. II est impossible d'entraîner les gens à coups d'exhortations qui ne prennent pas en compte leur réalité blessée. Car il s'agit d'aimer, et comment s'ouvrir à l'amour sans d'abord reconnaître ses blessures, les accueillir pour les transformer en brèches ouvrant le passage vers Dieu et vers les autres, et non pour les laisser à l'état de plaies cachées qui pourrissent le coeur et le ferment sur lui-même ? Les exigences, les appels de la loi ne seront pas entendus s'ils semblent mépriser toutes ces pauvretés, dont la conscience vive habite nos contemporains et les freine dans leur élan pour aimer.
 

D'abord, trouver sa vie en vérité


Il faut rendre aussi cette justice à la période que nous vivons : même si la société ne cesse pas de susciter le mensonge même si la recherche de la vérité prend souvent des allures trop subjectives, il reste que beaucoup d'hommes et de femmes sont travaillés de l'intérieur par un désir d'authenticité ; ils prennent ainsi leurs distances par rapport à l'image sans faille qui est exigée d'eux, surtout dans le monde professionnel. Nombre d'entre eux ne refusent pas de reconnaître leurs limites, leurs pauvretés, lorsqu'ils trouvent les conditions pour le faire sans êtte jugés. Ils peuvent ainsi accéder à une certaine vérité sur eux-mêmes qui leur ouvre un chemin d'humilité.
Pour les spirituels de l'Antiquité et du Moyen Age, vérité de soi-même et humilité s'identifiaient. Elles se trouvaient au terme d'un processus de connaissance de soi reconnu comme un élément capital de la vie spirituelle. Se connaître, c'était d'abord reconnaître en soi l'image et la ressemblance divines qui constituent l'homme dans sa grandeur et sa beauté ; c'était ensuite accepter tout simplement d'être créature, de ne pas êtte soi-même à la source de son être ; c'était enfin admettre sa pauvreté d'homme pécheur... Pour le disciple de saint Ambroise, de saint Augustin, de saint Bernard ou de Guillaume de Saint-Thierry, l'homme trouvait ainsi sa vérité dans l'accord profond entre sa dignité, sa dépendance vis-à-vis de Dieu et sa misère. Quand il avait suffisamment creusé en lui-même pour rencontrer le point où ces trois dimensions s'ajustaient entre elles, il avait alors atteint la vérité et l'humilité tout ensemble. Telle était la condition essentielle pour être soi-même devant Dieu.
Mais on n'accepte pas d'être soi-même devant quelqu'un si l'on ne se sait pas aimé de lui tel qu'on est. Et n'est-ce pas à cette expérience fondamentale d'être aimés par Dieu tels que nous sommes que nous conduit aujourd'hui le souci de soi ? Aimés par Dieu avec nos blessures, celles qui proviennent des ratés de notre histoire, de notre péché, sans détruire pourtant notre profonde dignité d'enfants de Dieu que Dieu restaure en nous si nous le laissons faire.
Ainsi, avant de perdre sa vie pour la trouver, selon l'invitation de l'Evangile, il faudrait peut-être d'abord trouver sa vie pour êtte capable de mieux la perdre ; « trouver sa vie », c'est-à-dire se trouver soi-même dans cette relation fondatrice avec un Dieu qui nous aime sans conditions, tels que nous sommes, comme une personne unique dont il prend soin avec un amour infiniment délicat. Lorsque Jésus essaie de décentter ses auditeurs de la préoccupation d'eux-mêmes et de leurs soucis quotidiens en leur disant : « Cherchez son Royaume, et cela vous sera donné par surcroît » (Mt 12,31), il ne fait valoir cette exigence qu'à partir de l'assurance qu'il leur a donnée que le Père s'occupe d'eux avec attention et tendresse.

On ne se trouve pas sans se perdre


Il ne faudrait cependant pas s'imaginer que ce lieu où l'homme se trouve en se laissant aimer par Dieu d'un amour totalement gratuit et désintéressé serait sans risque. S'il est vrai que celui qui perd sa vie la trouve, paradoxalement on ne se trouve pas non plus sans se perdre. Mais ce qu'on perd ici en se laissant aimer, c'est toute une image de soi qu'on s'était construite et à laquelle il faut absolument renoncer ; sinon, le souci de soi tournerait au narcissisme stérile. Ce qu'on perd, ce sont les défenses qu'on avait dressées devant soi, ce sont les masques derrière lesquels on se cachait, les carapaces dont on s'était patiemment enveloppé. Car vivre avec ses blessures conduit souvent à se défendre à se composer un visage, à éviter de s'exposer pour ne pas trop souffrir. Un jour vient où, par grâce on accepte de baisser la garde parce qu'on se sait aimé. Accéder à la vérité de soi-même en se laissant aimer par Dieu, c'est accepter de devenir vulnérable, d'apparaître boiteux comme Jacob, mais pour marcher humblement en tenant la main de Dieu. Bien compris, le souci de soi nous entraîne à tout un travail de dépossession de nous-mêmes. Nous pouvons y entrer sans crainte parce qu'il s'effectue sous le regard bienveillant d'un Dieu qui nous aime.
Si nous acceptons que Dieu le mène à bien en nous, ce travail nous conduira jusqu'à ce que Bernanos appelait « la grâce des grâces » : nous aimer humblement nous-mêmes. On connaît cette parole que le romancier a située à la fin du Journal d'un curé de campagne : « Il est plus facile qu'on ne croit de se haïr. La grâce est de s'oublier. Mais si tout orgueil était mort en nous, la grâce des grâces serait de s'aimer humblement soi-même, comme n'importe lequel des membres souffrants de Jésus Christ » 5. Devant la dureté de ses blessures, l'homme d'aujourd'hui a peut-êtte essentiellement besoin de cette réconciliation avec lui-même ; il est urgent pour lui, quelles que soient ses limites, ses pauvretés, son péché, d'apprendre à devenir un membre souffrant de Jésus Christ, aimé par Jésus Christ lui-même et par le Père d'un amour plein de tendresse qui le touchera au plus profond du coeur en lui redonnant sa dignité d'homme II n'y a pas d'orgueil là où l'on se laisse aimer et où l'on fait sien cet amour, non parce qu'on se croit digne d'être aimé, mais parce qu'on accueille simplement l'amour donné gratuitement.
Mais on comprend que cet homme devenu humble dans le souci et l'amour de soi éprouve quelque réticence à marcher vers un idéal s'il ne se sent pas accompagné et compris dans sa démarche. Réservé par rapport à toute forme de volontarisme, l'homme d'aujourd'hui est aussi l'homme du possible. Il accepte d'avancer en faisant chaque jour le pas qu'il peut faire. Il se décourage si l'idéal lui paraît trop lointain et si son chemin n'est pas jalonné de points de repère. Il a besoin que les discours qu'on lui tient soient étayés par des propositions concrètes, des pratiques communautaires chaleureuses et accueillantes où les personnes se sentent reconnues, aimées pour elles-mêmes et respectées.
Ceci est d'autant plus vrai qu'il éprouve beaucoup de difficultés à faire corps. Les sociologues soulignent que le rapport entre les individus et les institutions s'est inversé. Là où, naguère, l'individu trouvait son identité et son autonomie en adhérant à un corps dont il avait fortement conscience de faire partie, il puise aujourd'hui dans l'institution ce qu'il estime être bon pour lui, aussi bien au niveau des croyances qu'à celui des pratiques. Au lieu d'appartenir à un univers préexistant auquel il adhère, quitte à ce que l'habit ne soit pas tout à fait à sa taille il cherche à se fabriquer son propre univers exactement à sa taille. Les Eglises risquent alors de devenir des sortes de self-services où l'on vient emprunter, essayer, avec les multiples degrés d'appartenance qu'on peut imaginer. Ce n'est pas que la générosité, la charité même, se soient éteintes : nous les voyons au contraire se manifester de multiples manières, et souvent admirables. Il s'agit plutôt de la capacité de durer dans une solidarité permettant à la charité, et aussi à la foi, d'éviter de se perdre dans les pièges de la subjectivité, et donnant d'être soi-même avec d'autres et pour d'autres.
Car la vraie liberté à laquelle on accède quand on s'est laissé aimer par Dieu, comme nous avons essayé de le montrer, conduit à faire corps dans la charité et à se mettre au service les uns des autres, comme le souligne l'apôtre Paul dans la Lettre aux Galates, en rappelant que la liberté chrétienne est don de soi, et qu'on ne trouve sa vie, pour cette raison, qu'en la perdant : « Vous, en effet, mes frères, c'est à la liberté que vous avez été appelés ; seulement, que cette liberté ne se tourne pas en prétexte pour la chair, mais, par la charité, mettez-vous au service les uns des autres » (5,13).
Ainsi, le souci de soi, que nous voyons se développer largement aujourd'hui, est sans doute semé d'embûches et de pièges multiples. Il ne faudrait pas pour autant l'écarter d'un revers de la main. Il peut être un chemin pour notre monde blessé, chemin de réappropriation d'une relation vraie et humble avec Dieu, mais à une double condition : d'une part, qu'on ne soit pas mesquin quant aux exigences à tenir à son propre égard ; nous l'avons souligné : nous ne pouvons nous réapproprier une relation avec Dieu qu'en nous désappropriant des images de nous-mêmes qui nous encombrent ; d'autre part, qu'on accepte les questions qu'il pose à la vie spirituelle, en particulier le refus qu'il implique de l'attitude volontariste.
 
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Au xvi' siècle Ignace de Loyola ne s'est-il pas trouvé devant une situation analogue à la nôtre ? Il a été confronté au défi de la Renaissance dans sa mise en avant du sujet humain, alors que, jusqu'ici, la personne était d'abord considérée par rapport à un ensemble auquel elle était intégrée. Or Ignace ne s'est pas effrayé devant les excès de l'humanisme de son temps, qui oubliait parfois le rapport essentiel du sujet avec Dieu lui-même. Il est entré à sa manière dans le mouvement qui soulevait alors l'Europe II a reconnu que la personne humaine est unique, qu'elle a une vocation qu'elle seule peut accomplir, vocation qui, de surcroît, ne lui est pas indiquée d'avance mais qu'elle doit découvrir, et dont elle a, au jour le jour, à inventer la réalisation dans un dialogue avec Dieu.
Mais Ignace n'est pas tombé dans le piège d'une fausse exaltation du moi. Dans le processus qui conduit la personne à entendre l'appel particulier que Dieu lui adresse il commence par lui demander de se décentter de ses désirs immédiats, qui peuvent être mesquins, étroits, « désordonnés », pour l'attacher à Celui en qui elle peut seul se réaliser, Dieu, dont elle est invitée à vouloir la gloire. C'est bien dans le renoncement de l'« indifférence » que la personne se trouve elle-même en s'attachant à Dieu. En dehors de cet attachement, elle risque fort de prendre les moyens pour la fin et de se disperser à la surface d'elle-même et des réalités du monde. Mais l'indifférence est une véritable nuit qu'il faut traverser dans l'abandon des sécurités et des besoins immédiats. Comment cela serait-il possible sans la certitude d'être aimé de Dieu d'une manière unique ?



1. Titre d'un essai de Jean-Claude Guillebaud (Seuil, 1997).
2. Desclée de Brouwer, 2 vol, 1987 et 1990
3. Cerf, 1998
4. OEuvres spirituelles, Seuil, 1947, pp 918-919
5. OEuvres romanesques complètes, Gallimard, 1962, p. 1258.