La récente parution de Jésus de Nazareth (Flammarion) signé Joseph Ratzinger-Benoît XVI, a déjà suscité beaucoup de commentaires et d’appréciations diverses. Il ne s’agit pas pour moi d’ajouter à cet événement majeur, mais simplement de m’arrêter un instant sur le geste proposé, le temps de voir, de recevoir, de contempler peut-être. Car au-delà des questions de réceptivité et d’autorité, au-delà des points de méthode et de lecture que l’on peut toujours discuter, il y a ce geste qui échappe et résiste à toute analyse : comme Jean-Baptiste, le pape désigne Jésus et invite à le suivre au fil du livre. Jésus s’y révèle l’ami des hommes : en leur apportant Dieu, il les ouvre à une autre vision d’eux-mêmes qui rejoint le fond de leur désir et de leur espérance.
 Entre le théologien, le pape ou le croyant Joseph Ratzinger et le lecteur de ce livre ou tout homme en quête de Dieu, la relation n’est pas d’abord celle d’un pasteur avec ses brebis ou d’un professeur avec ses élèves : elle relève de la même attirance pour Jésus Christ qui rassemble son Église très diverse. Jean Paul II priant longuement arc-bouté sur sa crosse impressionnait et encourageait notre prière. Benoît XVI désignant Jésus contribuera-t-il à développer chez nos contemporains « le goût de le connaître pour mieux l’aimer et le suivre » dans le monde d’aujourd’hui ?