Desclée de Brouwer, 1998, 113 p., 87 F.
Après la déferlante éditoriale provoquée par le Centenaire, on attendait le grand ouvrage sur Thérèse : le voici sous la plume de Maurice Bellet. Pour ses fidèles lecteurs, ce sera une manière d'accomplissement. L'aventure fulgurante de Thérèse cristallise en effet l'unité de tous ces domaines que Bellet aura hardiment explorés, depuis La peur ou la foi jusqu'à L'Eglise morte ou vive, en passant par L'épreuve ou La force de vivre. Les autres y découvriront la grandeur sublime de la petite carmélite, car l'auteur, et c'est sa force nous présente Thérèse en son entièreté : non pas un enchaînement de séquences biographiques, d'épisodes qui s'emboîtent, ni un assemblage de facettes psychologiques ou doctrinales, mais le mouvement, la vague de fond qui draine ses vingt-quatre années, la « logique » qui les soutient ; non une fatalité, mais un « vouloir aimer ». Quête de vérité de Thérèse entre deux abîmes. Si l'abîme de l'« extrême amour » est bien là, insistant, inaliénable, l'autre, celui de la « grande épreuve », ne désarme pas, comme s'il en était la doublure.
Cette détresse terrifiante qui s'empare d'elle à Pâques 1896, ce n'est pas le moindre des mérites de Maurice Bellet que de montrer qu'elle est unique irréductible : rien à voir avec l'athéisme ni non plus avec la nuit de Jean de la Croix. Comment en effet ce rapprochement — si évident nous dit-on — n'a-t-il même pas effleuré Thérèse, lectrice assidue et inspirée du maître carmélitain ? Elle y aurait trouvé à l'évidence assurance et i^rité de ce qu'elle traversait. Mais quels mots peuvent êtte apposés sur l'effroyable : être détruite à vingtquatre ans ?
C'est pourquoi Thérèse parle au coeur de ceux que là douleur ravage : l'enfance est leur Royaume. Mais elle parle aussi à l'intelligence et c'est l'audace de l'auteur que d'évoquer sa pensée. Pensée du seuil (là est vraiment sa poésie) et pensée de l'écart (là est son acte de foi) ; en un mot pensée de ce dont elle fait l'expérience : voilà toute sa science de jeune Docteur de l'Eglise
Après la déferlante éditoriale provoquée par le Centenaire, on attendait le grand ouvrage sur Thérèse : le voici sous la plume de Maurice Bellet. Pour ses fidèles lecteurs, ce sera une manière d'accomplissement. L'aventure fulgurante de Thérèse cristallise en effet l'unité de tous ces domaines que Bellet aura hardiment explorés, depuis La peur ou la foi jusqu'à L'Eglise morte ou vive, en passant par L'épreuve ou La force de vivre. Les autres y découvriront la grandeur sublime de la petite carmélite, car l'auteur, et c'est sa force nous présente Thérèse en son entièreté : non pas un enchaînement de séquences biographiques, d'épisodes qui s'emboîtent, ni un assemblage de facettes psychologiques ou doctrinales, mais le mouvement, la vague de fond qui draine ses vingt-quatre années, la « logique » qui les soutient ; non une fatalité, mais un « vouloir aimer ». Quête de vérité de Thérèse entre deux abîmes. Si l'abîme de l'« extrême amour » est bien là, insistant, inaliénable, l'autre, celui de la « grande épreuve », ne désarme pas, comme s'il en était la doublure.
Cette détresse terrifiante qui s'empare d'elle à Pâques 1896, ce n'est pas le moindre des mérites de Maurice Bellet que de montrer qu'elle est unique irréductible : rien à voir avec l'athéisme ni non plus avec la nuit de Jean de la Croix. Comment en effet ce rapprochement — si évident nous dit-on — n'a-t-il même pas effleuré Thérèse, lectrice assidue et inspirée du maître carmélitain ? Elle y aurait trouvé à l'évidence assurance et i^rité de ce qu'elle traversait. Mais quels mots peuvent êtte apposés sur l'effroyable : être détruite à vingtquatre ans ?
C'est pourquoi Thérèse parle au coeur de ceux que là douleur ravage : l'enfance est leur Royaume. Mais elle parle aussi à l'intelligence et c'est l'audace de l'auteur que d'évoquer sa pensée. Pensée du seuil (là est vraiment sa poésie) et pensée de l'écart (là est son acte de foi) ; en un mot pensée de ce dont elle fait l'expérience : voilà toute sa science de jeune Docteur de l'Eglise