Nous en avons tous fait l’expérience : une vie sans repos est irréelle, voire impossible. Nous avons besoin de dormir, de reprendre des forces, car vivre n’est possible qu’avec son lot de fatigue, de travail, d’effort et d’inquiétude. Dès lors, dans une vie dense et agitée comme nous en connaissons tous, nous aspirons bien naturellement au repos. Mais, avouons-le, ne se repose pas qui veut. Il nous arrive de faire l’expérience qu’un arrêt de nos activités ne nous repose pas. Et, inversement, il arrive qu’une activité, même intense comme une longue marche en montagne, soit la source d’un véritable repos. C’est donc que l’expérience du repos est plus complexe qu’il n’y paraît.

Sans nier la place du besoin physiologique des corps au repos pour reprendre force et vitalité, le repos qui suppose une qualité d’abandon (au sommeil, à la non-activité) est aussi une expérience spirituelle de dé-maîtrise, de liberté, et de recueillement en soi et hors de soi. Impossible de lire l’Écriture sainte sans entendre l’injonction à respecter le sabbat et à entrer, comme le Créateur, dans le repos qui permet de se réjouir de tout ce qui existe. Seuls des êtres libérés de