L'accompagnement spirituel fait partie de la tradition de l'Église et, en particulier, de la tradition monastique, érémitique et religieuse. Aujourd'hui, plus largement, bien des chrétiens souhaitent bénéficier d'un accompagnement spirituel au cours d'un temps de retraite ou dans leur vie ordinaire, pour profiter de cette précieuse tradition, source de prudence et de progrès spirituel et humain. Quand nous partons à la recherche de Dieu, de ses éclairages et de sa volonté, il s'avère en effet fort utile de rencontrer régulièrement un frère ou une sœur suffisamment expérimentés pour lui partager notre expérience intérieure et être ainsi aidé à marcher sur notre chemin de foi.
Fruits et écueils d'un accompagnement
Une relation asymétrique
Pour commencer, la relation d'accompagnement n'est pas symétrique, et il est approprié qu'il en soit ainsi. Ce n'est pas un rapport d'amitié dans lequel deux amis partagent alternativement leurs joies ou leurs soucis, leurs faiblesses ou leurs combats, s'interpellant mutuellement de temps à autre. Dans l'accompagnement, une personne demande à une autre de l'écouter pour être témoin de son cheminement. Les motivations d'une telle demande s'enracinent globalement dans le désir de cheminer plus profondément à la suite du Christ. Néanmoins, selon les personnes et les moments, ces motivations se colorent de toute une palette de nuances. Certains frappent à la porte d'un accompagnateur ou d'une accompagnatrice dans l'espérance d'y voir plus clair dans une existence qui les satisfait plus ou moins, happés par le rythme trépidant de leurs vies professionnelle et familiale auxquelles se surajoutent