« Aujourd'hui, nous ne vivons pas seulement une époque de changements mais un véritable changement d'époque » (pape François). Ce bouleversement se vérifie sur tous les plans – écologique, numérique, relationnel, politique, etc. – et expose nos sociétés à un rude test de résistance. La foi ainsi que les formes de communalisation et d'institution qui ont pour but de maintenir l'Église en lien de fidélité au Christ Jésus et sa Tradition sont exposées, elles aussi, à ce test et « passées au crible » de notre civilisation mondiale et de nos manières de vivre, en rapide mutation.

Façon de se prêter à ce test, l'actuel Synode de l'Église catholique1, depuis le début du processus en 2021, peut se comprendre comme une lente « négociation » (plus ou moins agressive) entre une vision patriarcale de l'Église, toujours présente, et une nouvelle forme de celle-ci, appelée synodale. Si dans la chrétienté du deuxième millénaire, le « pouvoir » sacramentel et la gouvernance étaient les attributs exclusifs des clercs, dans une Église en voie de synodalisation, fondée sur l'égalité baptismale, l'« autorité » ministérielle ne disparaît pas, bien sûr, mais se trouve, comme toute l'Église, soumise à une profonde transformation.

Or, ce processus de conversion et de réforme est inséparablement d'ordre spirituel et institutionnel, individuel et collectif ; et il ne laisse personne ni aucune de nos institutions indemnes. Il met à nu nos fragilités, teste nos réactions de surface, nos discours, nos rapports à la presse et aux réseaux sociaux et révèle finalement nos capacités de résistance en profondeur et, espérons-le, les mystérieuses forces qui sont celles de la foi. « Simon, Simon », dit Jésus au premier de ses compagnons,