Anne Sigier, 2003, 175 p., 15 €.
 
L'auteur, jeune agrégé d'histoire et familier de la pensée orthodoxe a choisi Olivier Clément pour l'un de ses maîtres. Il nous livre l'itinéraire de cet écrivain théologien, professeur à l'Institut Saint-Serge de Paris, disciple de Vladimir Lossky et de Paul Evdokimov. L'itinéraire d'un passeur entre « les deux poumons de l'Église » (l'image est de Viatcheslav Evanov, poète russe mort en 1948), et aussi entre notre modernité et un christianisme de la résurrection. Notre culture épuisée par les idéologies, hésite entre la fascination orientale d'un divin où se résorbe l'univers et l'efficacité occidentale d'une maîtrise matérialiste du monde.
Mais le christianisme est lui-même scindé, il contient un Orient et un Occident entre lesquels se rejoue le clivage entre l'unité et l'altérité. « Leur union commande tous les dialogues du christianisme avec le monde » : telle est l'intuition de cet ouvrage écrit d'un style alerte et ferme, qui ouvre des perspectives résolument positives sur l'histoire, le dépassement des impasses de la modernité, la vision de l'homme, et s'achève sur une théologie de la beauté : la création est l’œuvre d'un poète.
Une heureuse initiation, à travers la pensée d'un maître, à la théologie spirituelle de l'Orient chrétien.