Le réel : quel mot étrange, subversif, inattendu, simple et compliqué, douloureux parfois, joyeux de temps à autre ! Il fait peur aussi, il inquiète, il surprend. De quoi nous parle-t-il, s'il nous parle ?
Tous les savoirs se réfèrent au réel, et en parlent souvent avec la prétention d'en donner le dernier mot, puisque chacun croit l'avoir, ce mot final. Le réel appelle et fascine, il fait parler et bavarder, il fait rêver et il surprend.
« Il y a plusieurs réels », entendons-nous souvent dans ces déversoirs de l'information que sont les journaux. Il y a celui de l'économiste, puis celui du politique, et encore celui du soldat, sans oublier celui du chômeur, lorsque ne s'en mêlent pas le philosophe et, quand il a le temps d'y penser, le théologien. J'en oublie, et des meilleurs. Pourquoi cette agitation autour de ces quatre lettres, somme toute anodines ? D'où vient ce désir de la réalité, la vraie, la seule, l'unique ? Qu'est-ce qui attire dans ce réel aimanté et aimantant tant de désirs ?
 

Histoires du réel


Nous l'avons entendue et ruminée, cette phrase célèbre de Claude Bernard : « Les faits seuls sont réels », sans trop savoir ce qu'elle voulait dire, mais en sentant comme une brutalité qui nous faisait quitter un certain monde où la poésie pouvait avoir encore sa place. Bachelard, le barbu au visage de sage, nous a fait rêver non seulement avec la flamme d'une chandelle, mais aussi lorsqu'il affirmait : « L'observation scientifique (...) reconstruit le réel » — proposition fascinante donnant un pouvoir de création à la science. George Sand, avec sa manière franche, nous fait signe vers ce que nous éprouvons de manière secrète et vive parfois, lorsqu'elle glisse, au détour d'une phrase, que le vrai « n'est pas plus dans le réel enlaidi que dans l'idéal pomponné ». Ni enlaidir, ni pomponner : voilà certainement une cure à ne jamais négliger de suivre.
Dans notre histoire chrétienne, nos imaginations et nos méditations ont été bercées par la présence réelle, et nous savons bien, si on le reconnaît un peu, que nous ne savons pas trop comment la dire, la mettre en mots, si ce n'est, comme le faisait en grande confidence une maman à sa fille, silencieuse devant une petite lumière rouge : « Tu sais, tout simplement, Il est là, comme un ami. » Alors, le visage tourné vers celui qui venait de tenter une explication répondit : « Ainsi, je peux lui parler ? » Elle en est restée coite, la belle et jeune maman : elle n'y avait jamais pensé. Le réel nous reviendrait-il, nous viendrait-il par l'enfant, si nos oreilles se laissent toucher par des mots que nous avons oubliés ?
Et puis, il y a le grand réel, le mastodonte, l'énorme machine économique qui régente les échanges dans notre monde sphérique en cours de mondialisation galopante. Lui seul aurait le premier et le dernier mot. Le seul réel, le pur, l'unique : l'économie, l'argent. Rien d'autre, tout passe par là. Le réel est multiple, pluriel, insaisissable, circonscrit, accaparé par certains, étouffés par d'autres, revendiqués par tous.
Enfin, et surtout, peut-être, il y a ce réel individuel, singulier, celui que nous retrouvons chaque matin à notre réveil : ma vie, mon histoire, mon existence, mes désirs, mes échecs, mes réussites, mes projets, ce que je tente jour après jour de mettre en oeuvre. Nous sommes pris dans un faisceau de réels divers qui s'entrecroisent, s'évitent, se rencontrent, font une histoire, ne cessent pas de nous solliciter, de nous réveiller, de nous provoquer.
Mais alors, le réel, c'est quoi ? Y a-t-il un réel ? De plus, ce réel s'il est qualifié par l'épreuve, quel peut-il bien être ?
Avouons-le, nous ne savons plus très bien, nous ne savons pas. Là est peut-être le point de départ possible : le réel nous échappe, il est marqué par le non-savoir. Quelles que soient les connaissances accumulées tout au long des siècles, et nous savons combien elles ont explosé ces dernières décennies, nous nous retrouvons aussi démunis que nos prédécesseurs. L'augmentation du savoir et de la connaissance nous fait découvrir toujours plus l'importance de ce que nous découvrons, en même temps que va grandissante l'illimitation du savoir. Si le réel se mesure, il ne se circonscrit pas. Nos calculs n'épuisent pas ce qu'il est, mais ils nous renvoient toujours à ce qui nous dérange et nous inquiète : il y a de l'échappement dans l'existence. Le réel, c'est une conduite d'échappement.
Tenter de parler du réel — quelle prétention ! —, c'est peut-être découvrir cela, au plus intime et au plus profond : que tout n'est pas mesurable et que la course à la mesure, au calcul, à la précision infinie, tout cela ne dit pas le fin mot, tout cela ne constitue pas le réel, et qu'il n'y a pas de fin mot, ou de mot de la fin. Circonscrire n'est pas complètement possible. Le réel est plus du côté de l'insaisissable que du saisissable, et notre culture, si profondément désireuse de saisir, d'embrasser, d'étreindre, au point d'éteindre et d'étouffer, ne laisse que peu de place à ce réel-là, à cet insaisissable. Les cent vingt mille personnes qui chaque année tentent de se suicider dans notre pays, ne tentent-elles pas de dire que le réel qui leur est imposé les étouffe et qu'elles désirent autre chose ? Alors, elles tentent d'échapper et de faire entendre que le réel est autre que ce que nous disons.
 

Accéder au réel


Mais quelle possibilité a-t-on d'accéder au réel ? S'agit-il d'y accéder ou de se laisser toucher par lui ?
« Mon réel, c'est le quotidien » : voilà des mots simples qui ont résonné lors d'un travail dans un atelier d'écriture, et les mots ont fusé sous les plumes. Plus autour du quotidien que du réel, mais si l'un est l'autre, alors... « Le temps, l'espace, la rencontre, le désir, la faim, le silence, l'amour, l'amitié, l'attente, la patience, la beauté, la fin de l'être aimé et le cri, après, la joie secrète et envahissante de la naissance, la surprise, la nudité des nuits en montagne, le vent qui emporte la voile, les mots chaque jour échangés et redonnés avec tendresse, la caresse lorsque les mots ne peuvent plus dire, la séparation lente et inexorable, le labeur sans fin repris, la fatigue, la danse, la marche » : le réel nous était offert dans ces mots banals, quotidiens, évocateurs de moments, de rencontres, de naissances, d'apparitions et d'effacements. Ils disaient à la fois la surprise de l'instant et le consentement à la lenteur du temps, ils disaient que le réel conjugue la maturation et la surprise, et que la surprise n'est possible que par cette lente maturation passée par les attentes, les compréhensions différées, les silences espérant des mots nouveaux, la confiance en l'autre avec qui se trace le chemin qu'est l'existence. Ils renvoyaient une image modeste et réaliste (!) du réel, ce à quoi nous accédons dans le consentement à ce qui arrive, sans pour autant qu'il soit vécu comme une fatalité ou un destin. Or, ceci menace et nous guette toujours.
Le réel, c'est cet accueil de la surprise quotidienne qu'est ce qui advient tel qu'il advient. Ce n'est en rien facile, mais c'est le seul chemin pour ne pas tomber dans les regrets infinis ou les reconstructions incessantes. Accueillir le réel, c'est vivre dans l'espace et le temps tels qu'ils sont et non tels que nous les rêvons : l'expérience du réel est certainement dans ce sillage-là, dans cette manière de frayer avec la vie, c'est-à-dire avec ce qui nous arrive les uns les autres et les uns par les autres. Ce n'est pas simple, car c'est une construction lente, progressive, qui suppose de prendre le temps de s'arrêter, de se poser, pour regarder ce qui a eu lieu, ce qui s'est passé, ce qui est arrivé, et qui fait que je suis aujourd'hui ce que je suis. Il y a de l'acquiescement dans cette attitude, un consentement reconnaissant, à la fois dans le sens de savoir relier les événements qui font mon histoire et de les accueillir comme miens, puis cette capacité de gratitude, jamais acquise, jamais facile, toujours à renouveler, à découvrir, à laisser grandir.
 

Des mots pour le dire


Le coeur du coeur de ce réel insaisissable se situe dans cet échange interhumain qui fait que nous sommes humains. C'est en tant qu'êtres parlants que nous faisons l'expérience du réel, c'est-à-dire de ce qui échappe. Se taire, c'est ne pas vouloir donner prise, c'est offrir un mur de silence à l'autre pour ne livrer aucun accès à soi. Parler, c'est donner des mots à l'autre et ouvrir cette merveille insensée et infinie de la possible compréhension et mécompréhension qui fait que nos histoires sont des histoires humaines, et non la répétition indéfinie de comportements de robots.
Le réel est indissociable du langage et de l'échange incessant que nous tissons tout au long de notre existence. L'impossibilité d'accès au réel et la fuite dans l'imaginaire aujourd'hui vont souvent de pair avec des mutismes effrayants, l'absence de mots pour dire ce qui arrive, ce qui est arrivé et ce qui est souhaité pour demain. Puis-je avoir accès au réel si je n'ai aucun désir ?
Le réel n'est pas silencieux : il va avec les mots, il passe par les mots, et ne se limite pas aux mots. Il est tout autant dans la précision du langage mathématique le plus abstrait que dans la poésie la plus humble qui propose un chant du monde et des êtres. L'évocation poétique et la construction mathématique disent toutes deux le réel, sans le circonscrire totalement. Il n'y a pas de réel sans expression, et notre labeur incessant est bien de trouver et de donner les mots pour que le réel soit perçu, évoqué, pressenti. Création humaine pour laisser venir le réel, pour comprendre ce qu'il est.
Nous le savons aussi : « L'homme est malade du réel », dit Freud quelque part. Quelle est cette maladie ou de quoi l'homme est-il donc malade ? Peut-être de la relation, c'est-à-dire de la présence du corps, des corps vivants de l'autre, des autres, et de l'absence du corps, des corps morts, de l'autre, des autres.
Ces corps ne sont pas des corps silencieux mais bien des corps qui parlent, qui ont parlé. Notre réel, notre quotidien ; notre quotidien, notre réel. C'est cet échange incessant et toujours au point de s'interrompre qui fait que nous entretenons l'humanité entre nous par la parole, par ce qui ne nous étonne plus, mais qui demeure chaque jour étonnant, cette adresse à autrui, cette capacité d'inaugurer une relation, et de toucher le corps de l'autre par ces mots qui sortent de mon corps. Freud encore le dit de manière concise et admirable : « Les paroles suscitent des affects, et elles sont l'universel moyen par lequel les humains s'influencent les uns les autres » 1. L'humanité, notre humanité, vécue, éprouvée et pensée comme un perpétuel échange de paroles ayant des effets.
Le réel humain — y en a-t-il d'autres ? — est un réel de profération, d'adresse, d'échanges, de relance perpétuelle, et nous comprenons que cela puisse rendre malade et aussi, surtout, que ce soit la condition de la santé, de la vie.
Parler est notre réel le plus vrai, le plus essentiel, et nous passons le plus souvent à côté. Trouver les mots pour dire ce qui est, ce qui arrive, laisser l'espace et donner les mots à l'autre pour que sa vie devienne sa vie, voilà peut-être notre réel le plus réel, qui se module et se traduit en milliers de gestes et d'attitudes qui cherchent à construire et à élever.
 

Le Dieu du réel, de notre réel


Le Dieu biblique n'a pas créé des hommes et femmes muets, fascinés par un silence immense. Il a créé des parlants, c'est-à-dire des êtres qui parlent, se parlent et, éventuellement, lui parlent, à Celui qui les a lancés dans l'existence sur un chemin toujours à tracer et à inventer. Le Dieu parlant a donné la vie à des parlants et des parlantes. L'univers biblique est un univers de paroles infinies, de bavardages incessants qui supposent des corps aux bouches et aux oreilles actives et attentives. Le réel apparaît dans l'écoute et la parole, dans l'incessante expérience que les deux attitudes nous font accéder à ce que nous ne savions pas et que nous ne maîtrisons pas.
Nous faisons ainsi l'expérience jamais banale de la rencontre de l'autre, et cette rencontre a partie liée avec l'inattendu. Au moment où elle se produit, toutes les anticipations de l'attente sont en déroute. Et si elles ne le sont pas, nous sommes déçus pour n'avoir pas rencontré ce plus, ce hors d'attente, qu'est l'émergence de la réalité. « Le réel est toujours ce qu'on n'attendait pas et qu'il n'y a pas lieu d'attendre », écrit superbement Henri Maldiney 2. La rencontre ouvre la faille nécessaire à la surprise en la comblant et en la renouvelant. Vivre, chercher, penser, croire, c'est accueillir inconditionnellement le réel. Approuver le réel, c'est vivre en accueillant ce qui advient. Et le seul lieu pour cela est le corps, notre corps.
Le réel, notre réel le plus secret et le plus intime, c'est le corps, et notre Dieu biblique nous le dit, lui qui a pris corps. Dieu en corps, l'homme en corps ; Dieu corps, homme corps. Notre apparition au monde est une apparition en corps, et Dieu vient à nous en corps, toujours. Et il nous donne ce corps, son corps. Il y a là le toucher divin, unique, qui nous renvoie à notre toucher humain. Qu'est-ce qui nous touche, nous atteint, nous affecte, dans ce qui arrive ? Comment le réel fait-il effraction dans la certitude solitaire que je me suis construite et qui n'a plus de porte pour qu'autrui vienne y dire sa parole et m'inviter à marcher plus avant ?
Dieu vient nous toucher en notre corps, et ainsi nous fait accéder au réel. Dieu nous met en relation les uns avec les autres, parce que lui-même est en relation avec les uns et avec les autres. Il nous sort de l'isolement et nous envoie vers autrui : Jésus n'a pas cessé de venir rejoindre hommes et femmes dans leur réel, et il les a envoyés vers les autres pour leur annoncer qu'ils étaient eux aussi concernés par ce Dieu qui les avait touchés. L'histoire avec Dieu est une succession de touches qui renvoient les uns aux autres en faisant signe vers le corps de Dieu venu toucher le corps de l'humanité. Dieu nous rejoint en nous touchant, par une effraction douce et violente qui nous éveille à notre propre réel, et il nous reconduit ainsi, toujours, à la relation.
Le réel biblique est un réel de relation, de lien, ce lien qui n'existe que par le désir de ceux qui se rencontrent. Dieu du lien, du liant, du reliant, Dieu qui nous dit que le réel est simple, de cette simplicité qui nous fait souffrir lorsqu'elle nous manque. Simplicité de l'amour reçu, partagé, reconnu, donné. Ce réel-là, le plus intime, le plus désiré, souvent le plus absent, ne vient ni par magie ni par écran : il est remis à nos inventivités, à nos mains, à nos corps, à nos paroles, à nos désirs. L'accès à ce réel-là, si fort, si faible, dépend de notre envie qu'il trouve son lieu en notre humanité. Dieu ne fait pas sans nous, Dieu ne fait pas à notre place : il nous convie à ce réel et nous en donne la garde. Le poète peut nous aider ici à entendre et à aller plus loin :
 
« L'essentiel de la parole, la parole ne peut pas le dire, soit.
Mais faut-il coudre sa bouche pour autant ?
Car en parlant l'homme montre, montre les limites de la parole et montre ces limites non pas comme des frontières, mais comme des rivages.
Quand je vous parle, je déploie tout l'infini de ce qui, ne pouvant se dire, se montre, se montre dans le fait même de parler.
La Parole est l'apparoir de l'Etre » 3.

Montrer les limites, non comme des frontières, mais comme des rivages : le poète nous désigne le réel comme ce rivage, non pas inaccessible, mais faisant signe, appelant à l'invention pour le rejoindre, c'est-à-dire pour être là, présent, ouvert à la surprise de ce qui vient, de ce qui arrive, quoi qu'il arrive. Ne pas coudre notre bouche : tel est le chemin humble, modeste et humain d'accès au réel. Dieu n'a pas cousu sa bouche et ne nous invite pas à coudre la nôtre : le réel humain est un réel de mots, de paroles, d'échanges, de verbes et de noms entrelacés, à l'image de ce Réel infiniment proche et insaisissable qu'est le passant divin venu vers nous depuis longtemps et pour toujours.
Nous laisser toucher par le réel jour après jour, voilà l'existence. Le chemin obscur et lumineux qu'est toute vie est un chemin de rencontres incessantes et souvent évitées avec ce qui dérange les constructions et les projets. Le réel nous déroute toujours, il ouvre un espace nouveau, il fait entendre une musique inconnue, il nous murmure des paroles enfouies, désirées, fuies, depuis longtemps espérées. Notre peur du réel est la peur de l'invention, car le réel nous convie à oser la liberté de faire un pas vers nous-mêmes, tels que nous sommes.
L'effraction du réel, c'est la déroute du projet et de la projection, c'est la venue à ma propre nudité, à ma fragile présence au temps et à l'espace, aux autres et à moi-même, sans masque ni repli. Le toucher du réel, c'est la manière qu'a le passant divin de me déplier. Dieu est celui qui nous déplie de tous nos replis sur nous-mêmes et sur nos images, et il le fait dans une infinie tendresse respectueuse qui a pour nom amour. Nous laisser toucher par ce réel-là, c'est laisser tomber nos peurs connues et inconnues, secrètes et avouées, et découvrir une proximité insoupçonnée qui nous invite à marcher, dans le noir et dans la lumière, comme lui-même a marché tout au long de l'histoire.
 
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Le réel : l'existence chaque jour partagée avec un marcheur venu nous murmurer que l'origine est don, que le Dieu de nos pères est jour après jour avec nous. C'est simple, c'est inhabituel, car nous ne pourrons jamais nous y habituer. C'est donné et redonné chaque matin, c'est à recevoir, à accueillir, à redonner jusqu'au soir, jusqu'à la fin de nos jours, ouverts sur une espérance née un matin comme les autres et différent des autres, lorsqu'un parmi les hommes a traversé la nuit et s'est levé à l'aube, laissant délicatement et définitivement des linceuls désormais inutiles. Le réel de qui se veut disciple s'enracine — paradoxal enracinement ! — en ce vide matinal d'un tombeau ouvert sur un espace infini, délivré de toute peur. Il nous revient de nous laisser toucher par ce réel-là, et cette touche passe par notre rapport au corps de ce « levé tôt » qu'est Jésus devenu Christ, corps traversé par le réel de la mort et ressuscité par le réel du Dieu de vie. Cette touche nous atteint en notre corps, au plus intime, là où nous sommes en combat et en débat avec la mort, avec la vie.



1. Conférences d'introduction à la psychanalyse, Gallimard, 1999, p 22
2. Penser l'homme et la folie, Jérôme Millon, 1991, p 143
3. Olivier Py, Epître aux acteurs pour que soit rendue la Parole à la Parole, Actes Sud, 2000, p 31.