Voici cinquante ans que les Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola sont régulièrement proposés et vécus « dans la vie courante ». Les formes et les manières de les donner sont relativement diverses, elles ont pu varier ou se préciser au long des années, selon les attentes spirituelles, pastorales et même culturelles. Mais, ce qui en fait la marque propre, ce qui demeure et ne cesse de croître et de se développer depuis lors, c'est de « faire les Exercices spirituels » dans les conditions ordinaires de la vie quotidienne, plutôt que dans les maisons de retraite destinées à cela. Qu'est-ce qui suscite l'attirance et le choix pour cette pratique des Exercices spirituels ? Quels fruits en espère-t-on ? Un bref retour historique nous conduira à regarder les personnes motivées par cette manière de faire et à se donner un aperçu de ce qui se fait actuellement en France. Cela nous éclairera sans doute un peu sur le travail de l'Esprit dans les cœurs et dans les profondeurs de notre société sécularisée.
C'est par ces mots qu'un homme évoquait son expérience récente des « Exercices dans la vie courante » (EVC). L'image du tricot, avec les mailles qu'on monte l'une après l'autre, traduit bien l'intrication des mille occupations de la vie quotidienne avec la prière. Ce lien profond entre la prière et la vie est la source même des EVC, qui avait décidé le père Maurice Giuliani, avec trois autres jésuites et deux sœurs auxiliatrices, à accueillir dès 1974 quelques personnes animées du désir de « faire les Exercices » au cœur de leur vie active. Voici ce