Préf. J. Tulard.
L’Atelier, 2007, 157 p., 17,90 euros.


Dans la lignée des spécialistes du spirituel au cinéma que sont Agel, Ayffre, Bedouelle, Collet, Marty ou Sullivan, Michèle Debidour, diplômée de théologie et de cinéma, s’interroge sur le rapport du cinéma au spirituel. Un film « spirituel » n’est pas un film « religieux » ou « religieusement correct », ni même explicitement religieux, mais ce rapport peut être implicite (Fellini, Bresson) ou paradoxal (Dreyer, Bergman). Parce qu’il est toujours un regard porté sur le monde, le cinéma est porteur d’un questionnement d’ordre éthique et même spirituel et peut « être inspiré sans faire explicitement référence à une religion, quelle qu’elle soit ». Les films de Wim Wenders, de Kieslowski, de Rohmer ou des frères Dardenne, par exemple, montrent une espérance qui n’est pas forcément référée, « une espérance à l’état pur ».
Dans un style clair et pédagogique, plus technique quand il le faut mais sans jargonner (on trouvera à la fin un petit glossaire très bien fait), les chapitres ouvrent des pistes de réflexion (sur la pluralité de sens, le langage symbolique, le risque de « chosification du sacré », l’individualisation du religieux). On pourra regretter certaines absences ou certains choix du corpus (Breaking the waves, La vie est belle, Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, plutôt que Pialat ou Cavalier). Mais cet ouvrage très accessible sera utile à ceux qui animent des débats autour de films récents ou qui simplement s’intéressent au cinéma.