Bayard, coll. « Évangiles », 2007, 197 p., 19,90 euros.
L’ouvrage d’Yves Saoût, bibliste, propose ici « une étude biblique mais sans termes techniques » de la parabole du bon Samaritain.
La première partie introduit à une méthode de lecture de la parabole. L’auteur étudie son contexte immédiat (le dialogue avec le légiste) et plus large (l’envoi des soixante-douze disciples, l’épisode de Marthe et Marie), la construction du texte en deux parties, son genre littéraire (un dialogue didactique), la citation de l’Écriture (Dt 6,5 et Lv 19,18), et il montre comment la parabole s’inscrit dans le troisième évangile (celui de la miséricorde). Un chapitre expose les interprétations allégoriques des Pères de l’Église, dans un sens christologique (le Samaritain, c’est le Christ) ou ecclésiologique (l’auberge, c’est l’Église), dont les excès ont été combattus pour donner un sens moral à la parabole. Le bon Samaritain devient alors figure de miséricorde pour nombre de saints dans l’histoire, et pour notre temps. Il est « modèle et règle de la spiritualité du Concile Vatican II », selon Paul VI, et selon Benoît XVI dans sa première encyclique Dieu est amour, il est comme « le programme du chrétien ».
Un parcours dans l’histoire de l’art, de la littérature et de la musique offre un panel des avatars de cette figure. Surtout, elle marque traditionnellement le domaine de la santé depuis la création des hôtels-Dieu jusqu’à l’action humanitaire aujourd’hui. Des approches psychanalytique, sémiotique, narrative et rhétorique ou herméneutique ont renouvelé l’exégèse des textes. Homélies et transpositions essaient d’actualiser la parabole pour en faire redécouvrir l’actualité « explosive ».
L’intérêt de cet ouvrage est de nous inviter à relire le texte nous-mêmes pour qu’il « produise de nouveaux fruits et des fruits qui ne soient pas bâtards ».