Un des apports les plus originaux de Thérèse de Lisieux est une compréhension de la vie contemplative typiquement chrétienne. La lettre du 25 avril 1893 1 qui précède, ordinairement peu commentée, nous servira d'illustration. Nous verrons à quelle profondeur d'interprétation théologique de la vie religieuse Thérèse aboutit.
 

La rosée n'existe que la nuit


« Etre et rester toujours une goutte de rosée cachée dans la divine corolle du beau Lys des vallées. Une goutte de rosée, qu'y a-t-il de plus simple et de plus pur ? » C'est en ces termes que Thérèse s'adresse à Céline, au début de sa missive. Dans le langage poétique qu'elle affectionne, elle désire partager à sa soeur la manière dont elle comprend une existence entièrement vouée à Dieu. La « goutte de rosée » condense, à ses yeux, la vie et le charisme d'une moniale carmélite.
Une vie à laquelle, pense-t-elle, Céline est appelée : « être et rester toujours une goutte de rosée cachée dans la divine corolle du beau Lys des vallées. » Cette phrase fournit la clé d'interprétation de toute la lettre. Thérèse commence par préciser