La douceur, comme l'eau plane et limpide d'un lac, recèle des forces et des ombres dont on ne soupçonne pas toujours l'étendue, la profondeur, la capacité de « faire violence ». « Prends garde à la douceur des choses », dit un vers célèbre de Paul-Jean Toulet. Prendre garde n'est ici nullement à entendre au sens de méfiance mais à celui d'attention à porter à cette fausse évidence qu'est la douceur véritable et de prendre en considération ses diverses façons de se manifester, qui toutes sont discrètes, parfois jusqu'au secret, et toutes bouleversantes, certaines pouvant conduire à des affres d'amour. La douceur, dans sa simplicité apparente, est traversée de paradoxes.
Comme tant d'autres mots relevant du lexique de la bonté (indulgence, compassion, bienveillance, pitié, miséricorde, etc.), la douceur est souvent suspectée de mollesse, de fadeur, d'affèterie