
Pour cette semaine qui est aussi la semaine sainte, voici une proposition pour prendre du recul sur la situation que nous vivons,
Cet article peut nous donner de réfléchir à la nécessité de nos limites, limites qui à vrai dire nous rendent vraiment humains.
Au lundi de Pâques.
Dans son encyclique Laudato sí, le pape François propose un chemin de « conversion écologique ». Une conversion qui commence par la prise de conscience de la fragilité de notre planète et du caractère épuisable de ses ressources. Elle conduit alors à restreindre notre consommation et notre empreinte sur l'environnement, comme à freiner certains développements techniques. Mais ne sonne-t-elle pas comme un rétrécissement, qui inviterait à la négation de nos potentialités, au repli, à l'autarcie… ? Ne contredit-elle pas le besoin de se dépasser, présent en tout homme ? À la suite de l'encyclique de Paul VI Populorum progressio, Benoît XVI rappelait que l'homme est « constitutivement tendu vers l'être davantage » (Caritas in veritate, 14), appelé au développement (Ibid., 18). Comment concilier ces deux perspectives dans une anthropologie chrétienne qui considère l'homme, à la fois « capable » et « faillible » (selon Paul Ricœur), fondamentalement en croissance et confronté à ses propres limites et à celles du monde ?
La lecture de Laudato sí et l'expérience de personnes engagées dans une démarche écologique suggèrent des pistes pour penser un déploiement à partir même de l'accueil de la finitude. L'acceptation de limites autorise d'autres possibles et ouvre à la relation. C'est ce qui apparaît dans trois lieux fondamentaux de notre existence : le rapport aux biens, le rapport à l'activité et le rapport à la technique.