Georges-Paul Cuny offre avec L’homme qui déclara la guerre à la misère une forte et vivifiante biographie de Joseph Wresinski. L’auteur relate l’itinéraire singulier du P. Wresinski : son enfance éprouvée par la misère, le passage par les Jeunesses communistes puis par la JOC avant de devenir prêtre dans des paroisses ouvrières, son choix de rejoindre les plus pauvres dans la cité d’urgence de Noisy-le-Grand en 1956, son combat pour la dignité de ces familles, la fondation du mouvement ATD Quart-Monde.
Mais ces pages ne sont pas une simple biographie. Avec un art consommé, G.-P. Cuny fait entrer dans le mystère de la construction humaine et spirituelle de celui qui est devenu le « père Joseph ». Au fil des pages, l’auteur fait percevoir les blessures du coeur et les humiliations, les combats intérieurs et les hésitations sur la voie à suivre, les expériences décisives, les rencontres cruciales qui façonnèrent peu à peu cet enfant de la misère pour en faire un homme debout, déclarant la guerre à la misère et faisant alliance avec le peuple qui vit dans la grande pauvreté. Ainsi devient plus lumineux le fondement de son engagement pour rendre aux plus pauvres leur honneur, leur dignité et leur place dans la société.
G.-P. Cuny donne accès à la pensée du père Joseph, à sa lecture des évangiles, à sa compréhension du message de Jésus, de la foi et du vivre-ensemble, par d’amples citations où l’auteur laisse le père Joseph s’exprimer. Le lecteur peut ainsi côtoyer cet homme dont la pensée a bouleversé la manière de se rapporter aux pauvres dans l’Église, la société civile et les instances gouvernantes. Après s’être opposé aux formes d’assistance, il crée des jardins d’enfants, des bibliothèques, des cités de promotion familiale. Il impulse ainsi une reconnaissance de la dignité des personnes qui passe par l’accès à la culture et à la parole. Le père Joseph appelle à renoncer à faire « pour » les pauvres, pour non seulement « être avec » eux, mais plus radicalement pour inventer « à partir » des familles les plus déstructurées par la misère et pour avancer avec elles. Il cherchera inlassablement à ouvrir aux plus pauvres les portes du Palais présidentiel, de l’ONU, du Vatican, pour y faire entendre leur expérience si singulière. Jusqu’à sa mort, il travaillera à mettre les plus pauvres au coeur de la société et de l’Église, afin que soit reconnue leur contribution unique d’humanisation des liens sociaux.
Qui connaît la pensée du père Joseph sera très sensible à l’écriture de G.-P. Cuny. Joseph Wresinski avait le souci de mettre du beau et de donner accès à la littérature et à l’art, à tout le peuple de la misère. Ici, G.-P. Cuny émaille sa biographie de citations et de faits de vie des géants de la culture : Chateaubriand, Beckett, Claudel, Goya, Dante et bien d’autres sont conviés à apporter leurs voix au récit et à dialoguer avec l’expérience de la misère. Une lecture stimulante et fort vivifiante.
Mais ces pages ne sont pas une simple biographie. Avec un art consommé, G.-P. Cuny fait entrer dans le mystère de la construction humaine et spirituelle de celui qui est devenu le « père Joseph ». Au fil des pages, l’auteur fait percevoir les blessures du coeur et les humiliations, les combats intérieurs et les hésitations sur la voie à suivre, les expériences décisives, les rencontres cruciales qui façonnèrent peu à peu cet enfant de la misère pour en faire un homme debout, déclarant la guerre à la misère et faisant alliance avec le peuple qui vit dans la grande pauvreté. Ainsi devient plus lumineux le fondement de son engagement pour rendre aux plus pauvres leur honneur, leur dignité et leur place dans la société.
G.-P. Cuny donne accès à la pensée du père Joseph, à sa lecture des évangiles, à sa compréhension du message de Jésus, de la foi et du vivre-ensemble, par d’amples citations où l’auteur laisse le père Joseph s’exprimer. Le lecteur peut ainsi côtoyer cet homme dont la pensée a bouleversé la manière de se rapporter aux pauvres dans l’Église, la société civile et les instances gouvernantes. Après s’être opposé aux formes d’assistance, il crée des jardins d’enfants, des bibliothèques, des cités de promotion familiale. Il impulse ainsi une reconnaissance de la dignité des personnes qui passe par l’accès à la culture et à la parole. Le père Joseph appelle à renoncer à faire « pour » les pauvres, pour non seulement « être avec » eux, mais plus radicalement pour inventer « à partir » des familles les plus déstructurées par la misère et pour avancer avec elles. Il cherchera inlassablement à ouvrir aux plus pauvres les portes du Palais présidentiel, de l’ONU, du Vatican, pour y faire entendre leur expérience si singulière. Jusqu’à sa mort, il travaillera à mettre les plus pauvres au coeur de la société et de l’Église, afin que soit reconnue leur contribution unique d’humanisation des liens sociaux.
Qui connaît la pensée du père Joseph sera très sensible à l’écriture de G.-P. Cuny. Joseph Wresinski avait le souci de mettre du beau et de donner accès à la littérature et à l’art, à tout le peuple de la misère. Ici, G.-P. Cuny émaille sa biographie de citations et de faits de vie des géants de la culture : Chateaubriand, Beckett, Claudel, Goya, Dante et bien d’autres sont conviés à apporter leurs voix au récit et à dialoguer avec l’expérience de la misère. Une lecture stimulante et fort vivifiante.
Laure Blanchon