Un an après la remise du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase), les Éditions de l'Emmanuel ont proposé à cinq femmes, quatre religieuses xavières (Geneviève Comeau, Joëlle Ferry, Thérèse de Villette et Agata Zielinski) et une femme laïque (Monique Baujard), de partager, chacune selon ses compétences et son engagement humain, ecclésial et professionnel, la réflexion qu'a fait naître en elles le choc provoqué par les révélations sur les crimes et abus dans l'Église catholique.

Au gré des chapitres, des pistes de transformation se dessinent et font naître la confiance en une vie nouvelle possible pour notre Église : déployer dans l'Église des itinéraires de justice transformatrice et restaurative qui ouvrent un chemin de vie aux victimes et aux agresseurs (Thérèse de Villette) ; impulser un renouveau théologique en mettant au centre les victimes d'injustices, d'abus, de violences, et penser à partir d'elles et du mal qu'elles ont enduré et endurent encore, au lieu de se focaliser principalement sur le péché et le pécheur (Geneviève Comeau) ; parcourir les Écritures en s'arrêtant aux récits d'abus, viols et autres horreurs commises par des humains sur d'autres humains, pour s'accoutumer à chercher et trouver Dieu au cœur de ce monde marqué par la violence (Joëlle Ferry) ; faire l'expérience que « la vérité nous rendra libre » en choisissant de sortir de l'entre-soi ecclésial mortifère (Agata Zielinski) ; mettre au jour les impensés du fonctionnement de l'institution ecclésiale qui ont permis que les crimes prennent une telle ampleur et imaginer des conversions structurelles (Monique Baujard).

Ces cinq regards font œuvre de consolation, ils ouvrent à l'espérance en un avenir possible et font entendre des pistes de transformation. Il est bienfaisant de lire ces pages alors que de nouveaux scandales éclatent dans l'Église de France, laissant penser que rien n'a finalement bougé, un an après le rapport de la Ciase. Merci à chacune des auteures pour ces pages.