Qu'est-ce que l'écoute ? Le Dictionnaire étymologique dit que ce mot vient du latin ascultare ou auscultare, et Le Larousse ajoute : « prêter l'oreille pour entendre », « accueillir avec faveur ». Xavier Léon-Dufour, dans son Dictionnaire du Nouveau Testament, prolonge en précisant : « Écouter et comprendre, c'est accueillir la Parole, croire. »
Écouter, c'est apparemment ne rien faire, attendre tranquillement. « Écouter quelqu'un, c'est entendre sa voix. Entendre la voix d'un autre, c'est écouter dans le silence de soi une parole qui vient d'ailleurs », dit Denis Vasse1. Pour qu'il y ait « parole qui vient d'ailleurs », il faut donc qu'il y ait silence en soi ! Mais ce silence pour écouter exige de nous une forte implication personnelle. Quand nous écoutons activement celui ou celle qui parle, nous anticipons en quelque sorte sur ce qu'il ou elle va nous dire, et même nous rejoignons déjà ce qu'il ou elle attend de nous sans oser le dire.
Écouter, c'est nous avancer sur le chemin où l'autre nous appelle et nous propose de le rencontrer. Cela suppose de notre part de vivre une relation ouverte, étroite avec soi-même et sa propre expérience intérieure et extérieure qui nous permette de trouver une ouverture à autrui et une acceptation d'autrui. Et, lorsque nous disons une parole, il est impossible de la dire sans écouter en même temps, avec une
