Ce jour-là, le gamin de cinq ans est rentré de l'école et a dit à sa grand-mère qui le garde : « Tu me racontes encore l'histoire de “Parle Seigneur ton serviteur écoute” ? » Comme elle lui demande où il a entendu cette histoire, le petit explique qu'en classe, la maîtresse a réuni les élèves qui le voulaient près du coin prière et qu'elle leur a lu, dans le plus grand silence, l'histoire de Samuel1. La grand-mère ouvre alors la Bible et lit ce passage comme elle le ferait d'un conte. L'enfant écoute gravement puis, après une pause, demande : « Tu connais encore d'autres histoires comme celle-là ? » Zachée va prendre le relais de Samuel… Après quoi, manifestement satisfait, le gamin conclut : « C'est beau, hein ! »

Entre les mots

La grand-mère ne saura jamais ce qui a ravi à ce point les oreilles de son petit-fils. Les histoires, pour un enfant, c'est chose sérieuse et l'on ne passe point son temps à les décortiquer, les expliquer, les analyser une fois qu'elles sont racontées. Ce qui est certain, c'est que « ça parle ». Suffisamment pour apaiser les craintes, pour faire rêver, pour grandir. Est-ce parce que l'oreille de l'enfant n'est pas encore assourdie par le tumulte permanent du monde ? Parce qu'on ne l'a pas encore assujettie à la raison ? Elle entend, entre les mots qu'on dit à l'enfant, une parole à lui seul adressée. Une parole qui entre en résonance avec son cœur, son expérience et qui nourrit sa vie. Elle écoute entre