La veille est amoureuse. Le Cantique des cantiques en développe les harmoniques intimes et douces ! Le cœur qui aime n'en finit plus d'espérer, de guetter le moindre signe de celle ou de celui qui lui échappe au moment même où il la ou le trouve, étonné alors d'être aussi démuni bien que comblé d'un désir insaisissable qui ravive sans cesse sa quête. D'Abraham au veilleur de l'Apocalypse (Ap 3,20) : c'est dans cette attente du cœur humain que Dieu a choisi, de toute éternité, de se révéler à ceux qui le cherchent. Marie n'y fait pas exception. En elle, la veille devient une démarche de foi chrétienne. Face au trouble et à la crainte, le dialogue intérieur construit la confiance dans la parole féconde et salvatrice qu'elle reçoit : « Bienheureuse celle qui a cru… » (Luc 1,45), reconnaîtra Élisabeth en partageant sa joie. Mais l'humble consentement de Marie à la vie qui prend sa chair requiert aussi toute son attention, son cœur et sa patience, au service de la mission de ce fils qui parfois la désarçonne, mais nourrit sa foi. Et, en dépit de ses incompréhensions, elle est avec lui jusqu'à la Croix où tout s'éclaire. Accueillir la parole de Dieu qui sauve le monde et fait grandir le Royaume, c'est veiller en Église et sur elle, comme Marie : toute personne est digne d'y trouver la reconnaissance dont elle a besoin et d'y être aimée en Jésus Christ comme une sœur, un frère, une mère. Sur ces chemins de foi, Marie nous précède et nous éclaire. Elle nous aime, tout simplement.
Entrer dans l'intelligence de la Révélation
Marie est peu présente dans les évangiles et le Nouveau Testament. Sa présence est discrète, mais sa parole aussi