La douceur n'a pas très bonne presse parce qu'elle est souvent confondue avec la faiblesse : l'une comme l'autre se déclarent villes ouvertes et ne s'opposent pas à l'envahisseur. Mais la faiblesse cède sur ce qu'elle devrait maintenir, s'avilit jusqu'à penser contre sa pensée et à vouloir contre sa volonté, quand la douceur accueille, ce qui est sa manière de ne jamais céder mais au contraire de s'affirmer, de résister, au-delà de toute peur. Aussi bien l'Évangile promet-il à la douceur ce que le monde promet à la violence : la domination de la Terre (Mt 5, 5).

C'est cela la première énigme de la