Desclée de Brouwer, 2002, 150 p., 15 €.
 
Il faut bien du talent, plus encore une grâce particulière pour parler des détenus avec le ton juste. Non pas des prisons et de leur cortège de problèmes, mais des hommes. Sœur Isabelle, auxiliatrice, « femme et aumônier à Fleury- Mérogis » au quartier des hommes depuis six ans, se tient là sur la crête, entre coupables et victimes, dans l'écoute de cette trace indélébile du Créateur au cœur des personnes, quels que soient leurs actes : ce qui reste lorsque l'on a tout perdu, par malice ou par malheur, sauf le désir d'une dignité retrouvée. Ce livre décrit sans langue de bois mais avec discrétion, à travers des situations très concrètes, ces limites de la conscience. Limites qui ont valeur universelle, lorsque l'on dépasse la séparation que produit la privation de liberté pour rejoindre cette part inaltérable de l'être humain à partir de laquelle tout peut renaître. Belle leçon d'humanité qui souligne à quel point les seuls regards d'amour sont ceux qui nous espèrent.