Liturgie et joie : d'aucuns diront que ces deux réalités ne font pas bon ménage. Dans le contexte français, la messe dominicale est fréquemment perçue comme froide ou ennuyeuse et indifférente aux quêtes religieuses de nos contemporains. Car s'il est vrai que l'on cherche aujourd'hui une pratique religieuse qui « fait du bien » 1, on ne peut que constater que nos messes et nos paroisses semblent loin de répondre à cette demande 2.
Pourtant, l'expérience patiemment relue de ce que nous vivons en participant à diverses célébrations nous amène à moduler notre jugement. En effet, qui n'a vécu une joie profonde au cours d'une célébration, à l'écoute d'une lecture qu'il a reçue comme Parole de Dieu pour lui et qui l'a touché ? Qui n'a vécu une joie profonde, qui l'a saisi de l'intérieur, à communier au Christ dans son Corps et son Sang ? Qui n'a vécu, comme une véritable consolation, ce sens de la fraternité, du Corps rassemblé dans les voix réunies en un même chant ? Qui n'a été surpris par une vive joie — ou en a été témoin pour un autre — en entendant dans le sacrement de réconciliation « Et moi (…), je vous pardonne tous vos péchés » ? Qui n'a été tout joyeux à la sortie de la messe de la nuit de Noël ou de la Vigile pascale ? La liturgie nous ouvre vraiment à la joie !
Si la joie peut être accueillie au cœur de toute liturgie, c'est qu'il y a une réelle connivence entre celles-ci En toute célébration commune, l'Église en prière est appelée à connaître la joie et à en vivre 3.
Dans les textes, une exultation
Ce lien fort entre célébration liturgique et