Aimer, faire alliance, s’unir sexuellement : la convergence entre ces trois attitudes a été un des apports les plus caractéristiques de l’inspiration biblique au patrimoine éthique de l’humanité. Alors que beaucoup de cultures les dissociaient, la tradition juive et chrétienne, depuis plus de vingt-cinq siècles, appelle à les unifier. Il y a là une source de sens qui peut aisément se traduire en termes contemporains. Si aimer c’est vivre dans l’autre, si l’alliance est l’entrée de deux histoires l’une dans l’autre, si la rencontre sexuelle est enveloppement mutuel, la convergence est évidente. L’image des deux anneaux entrelacés parle sur les trois registres. Plus même — chose étonnante —, à chacun peut s’appliquer la parole par laquelle l’Évangile signifie la plus haute forme de l’amour : « Toi en moi et moi en toi » (Jn 17,21). Mais pour que cette visée se réalise pleinement, un chemin est nécessaire. Tout n’est pas donné immédiatement. L’expression « ne feront qu’une seule chair », souvent interprétée de manière bien sommaire, demeure et doit demeurer énigmatique.
 

Quand l’amour prend racines


Dans le désir et le plaisir sexuels, l’amour trouve un enracinement. Il est des moments où nous éprouvons que nous ne sommes pas seulement conscience, pensée, liberté, où l’autre devient à la fois cher et chair. Son corps n’est pas seulement perçu à travers son apparence, son regard, son éclat, mais il est ressenti dans sa densité, son obscurité, sa fragilité. Des moments où la douceur de la peau, la chaleur du contact, le goût pour la proximité viennent relancer la dynamique de l’intimité, qui ne peut pas reposer que sur la parole ou le mental ! Derrière le visage et le regard, cachée mais devinée, est pressentie la palpitation de la vie, la chair comme lieu où la vie se donne et s’éprouve. Naît alors le désir de connaître au sens biblique, c’est-à-dire d’éprouver de l’intérieur, substantiellement.
Dans l’affection conjugale ordinaire, ce désir n’est jamais très loin ; il habite le lien, comme il est habité par lui. Il est constamment au bord d’être réalisé, même en dehors des relations sexuelles. Le corps de l’autre est entouré d’une aura de proximité. Il est non seulement autre mais « mien » — le baiser, la caresse, l’étreinte, même furtive, étant toujours possibles, suggérés.
Aussi l’union sexuelle complète, jusqu’à l’orgasme, n’est-elle pas la seule forme d’intimité charnelle du couple. Le sentiment d’une mutuelle appartenance alimente et conforte les liens, leur donnant un ancrage sensible. S’y expriment deux courants qui gagnent à ne pas être confondus, même s’ils sont convergents : celui de la tendresse et celui du désir. Leur dynamique n’est pas exactement la même. Le désir est élan vers l’unité, vers la possession, le plaisir. La tendresse, quant à elle, est attendrissement, résonance entre deux fragilités, consentement à la vulnérabilité. Dans le moment initial du couple, celui de sa constitution, où le sentiment amoureux est le principal ressort, ils sont entrelacés, s’enrichissant l’un l’autre. Dans la suite de l’histoire du couple, il y aura des moments où le désir érotique sera moins vif. La tendresse prendra d’autres formes, le désir également. Mais toujours demeurera une dimension charnelle à l’affection conjugale.
Toutefois, la rencontre sexuelle elle-même apporte au lien un enracinement spécifique. Le désir et le plaisir érotiques figurent au premier rang des sources d’énergie qui rapprochent les conjoints. Les gestes de l’union ne sont pas seulement des moyens pour parvenir à un résultat déterminé, l’orgasme, qui serait comme le produit d’un travail, ainsi qu’une certaine littérature sexologique le laisse entendre. Ils sont par eux-mêmes des actes, un langage, une poésie. Combien, d’ailleurs, les poètes en parlent mieux que les sciences humaines !

« Tu feras de mon corps ton plus cher jardin » 1.

La caresse n’est pas seulement contact ou tentative d’appropriation ; elle est façonnement, visant à éprouver toujours plus la chair de l’autre comme telle, tout en lui donnant de faire la même expérience. Plus je te conduis à te sentir chair, plus je m’éprouve moi-même comme chair. Ce double mouvement est mutuel, à tel point que la caresse a pu être désignée comme « double incarnation réciproque ». Mais, en même temps et paradoxalement, elle est aussi expérience que l’autre est insaisissable. Elle est « accroissement de faim », autrement dit, elle est le langage même du désir.
Embrasser, entourer de ses bras, les ouvrir pour recevoir, les refermer pour accueillir, c’est donner à l’autre une place dans son espace propre, dans son espace intime. Est mise en gestes la victoire sur la distance ainsi que sur toute relation d’affrontement. On s’embrasse pour se réconcilier. L’étreinte mime et met en scène l’accès à une relation de réciprocité consentie où l’on passe de la dureté du choc des existences à l’enveloppement mutuel, qui correspond à un désir profondément ancré dans le coeur depuis l’enfance.
Avec le baiser, et singulièrement le baiser sur la bouche, un seuil est franchi. Sur le registre de l’oralité, à mi-chemin entre dévoration et adoration, il est aussi à mi-chemin entre la parole et l’échange substantiel. Le baiser a pu être dit « commencement de pénétration ».
Avec le coït, c’est l’hospitalité mutuelle qui prend corps. Le « toi en moi et moi en toi » se réalise charnellement, chacun étant entouré et entourant, inclus et incluant, différemment selon qu’il soit homme ou femme. Dans la volupté a lieu un abandon ultime, un élan quasi extatique, comme si la vie de ma propre chair était augmentée par celle de l’autre chair. Je ne jouis pas de ma propre jouissance seulement : je jouis de la jouissance de l’autre. La volupté voisine avec la joie, la jouissance avec la réjouissance, dans la mesure où celle-ci est le sentiment d’un agrandissement de la vie. J’ai entendu un époux témoigner qu’avec son épouse ils rendaient grâces après l’union.
La merveille de l’érotisme vécu dans un contexte d’alliance est que le plus obscur y rejoint le plus lumineux. Le plus primitif, le pulsionnel, qui pourrait être régressif, y est intégré dans le mouvement de don et d’accueil qui est au coeur de l’alliance conjugale.
Le plus charnel y exprime le plus spirituel. Plus même, les lois de l’érotisme rejoignent celles de la vie spirituelle : dans un et l’autre cas, il est possible de dire, selon la parole attribuée à saint François : « C’est en donnant que l’on reçoit. »
 

Fragilités et limites de l’eros


S’il a puissamment contribué à créer l’unité du couple en ses commencements, le désir pourra ensuite avoir ses défaillances, ses crises. Certains interprètent un peu trop vite les difficultés sexuelles comme la marque d’un échec du couple. Il est vrai que les pannes du désir sont toujours significatives, qu’elles expriment des facteurs qui viennent de loin et que, lorsque manque la jouissance charnelle, c’est un enracinement majeur de l’unité qui fait défaut. Au demeurant, trois choses méritent d’être rappelées :
• En premier lieu, le désir et le plaisir peuvent trouver d’autres formes d’expression, de proximité, de connivence. À chaque couple d’inventer sa forme d’harmonie charnelle. Il n’y a pas un canon de « réussite sexuelle », qui devrait être réalisé à tout prix, sous peine d’échec.
• En deuxième lieu, les crises en question peuvent correspondre à des phases de transition, des changements d’équilibre du couple. Après une période d’accalmie, le désir pourra revenir, la découverte de nouvelles formes de plaisir et d’intimité avoir lieu. « On a vu souvent rejaillir le feu d’un ancien volcan qu’on croyait trop vieux… » Il y a toujours à découvrir, sur ce registre, avec le temps !
• C’est ici, en troisième lieu, qu’il pourra être bon d’intégrer la distinction déjà mentionnée entre la dynamique du désir et celle de la tendresse. Certains couples sont parfois victimes d’une représentation idéalisée de la sexualité, issue soit des émois de l’état amoureux, soit d’une éducation qui ne parle de la sexualité qu’en termes d’amour. En réalité, la logique de l’eros est bien spécifique. Il existe un art érotique, qui est réellement un art, c’est-à-dire un savoir-faire, qui passe par la connaissance du corps de l’autre, l’apprivoisement mutuel entre deux corps, l’exploration de ce qui suscite le désir et le plaisir, en l’autre comme en soi. Art de lutter contre l’accoutumance, d’innover, d’explorer. Il ne suffit pas de « s’aimer » pour cultiver cet art ! Le recours à une sexologie bien comprise, c’est-à-dire qui ne réduise pas l’acte à une performance, peut ici être d’un bon secours. Il ne s’agit pas de rechercher le plaisir par tous les moyens ; des contre-effets redoutables peuvent en découler 2. Il s’agit seulement d’apprendre à vibrer l’un à l’autre, comme on apprend à jouer d’un instrument de musique.
 

Ombres et lumières de la chair


L’érotisme et l’amour ne coïncident donc pas. Les gestes n’ont pas toujours la clarté de sens qui vient d’être évoquée. Ils demeurent grevés d’une irréductible ambiguïté : ils peuvent aussi être lieux de prise et d’emprise, de violence, de fascination, voire de perversion, c’est-à-dire de complaisance dans le trouble et la confusion. Il est vrai aussi que l’unité visée n’est pas exactement réalisée. Michel Henry peut même parler d’un « échec de l’érotisme » : jamais je ne sentirai ce que sent l’autre ; il y a une incommunicabilité de la sensation 3. Le lieu de l’unité visée, effleurée, est aussi celui de la dualité éprouvée. Selon Emmanuel Lévinas, la jouissance est « élan jusqu’au bord de soi, mais en soi » 4. L’extase n’est donc pas réelle. Elle est à mi-chemin entre réalité et fiction. On a même pu parler d’un tragique de la caresse :

« On pense que la caresse nous rapproche ? Elle nous sépare. La caresse agace, exacerbe ; la distance se creuse entre la paume et la peau. Il y a une douleur sous chaque caresse, la douleur de ne pas se rejoindre vraiment ; la caresse est un malentendu entre une solitude qui voudrait s’approcher et une solitude qui voudrait être approchée, mais ça ne marche pas. On croit que l’on caresse un corps, on avive une blessure » 5.

L’échec aurait-il le dernier mot ? De telles analyses ne vaudraient que si l’union était silencieuse, que si la caresse n’était pas entourée de mots, de paroles, d’affects, d’autres gestes. En vérité, l’acte ne reçoit pas son sens de lui-même seulement ; il le reçoit pour une bonne part de son contexte. La tendresse partagée au fil du quotidien, les mille services que l’on se rend l’un à l’autre imprègnent l’acte et lui donnent sa coloration, quand bien même il n’est pas parfaitement performant du point de vue érotique. À l’opposé, les indélicatesses, les manques d’attention, les déceptions dans la vie du couple viendront oblitérer le sens de l’union. À moins que la joie charnelle n’aide à panser les blessures et relancer une dynamique de réconciliation.
 

Les ancrages de l’alliance


• Il faut le dire avec Alain Mattheeuws : « la sexualité d’elle-même ne lie pas » 6. Elle ne lie que si elle est entourée de paroles et, tout particulièrement, si elle est précédée par une parole spécifique, la parole d’alliance. Le paradoxe est qu’une restriction du même ordre peut avoir lieu pour la parole. En un sens, elle est tout ; en un autre, elle n’est rien. D’un côté, rien ne lie autant que la parole donnée, mais, de l’autre, la parole peut n’être que fictive, flatus vocis. Le rapprochement des corps, la volupté presque commune, la joie qui, elle, est partagée, tout cela donne au lien une incarnation, à la parole une confirmation, au pacte conjugal sa « consommation ». Les corps livrés sont l’expression des existences livrées. Le rituel du mariage pratiqué en Avignon au XVe siècle l’exprimait très joliment : le consentement se disait par la formule : « Ego do corpus meum. — Accipio » (« Je te donne mon corps. — Je l’accepte »).
Si donc, d’une part, le corps comme la parole engagent l’être, si d’autre part le corps sans la parole ou la parole sans le corps peuvent avoir une portée fragile, il se confirme bien que la conjonction du corps et de la parole, l’alliance du verbe et de la chair, crée le plus fort des liens. Ce qui est indissoluble, m’a dit un jour Denis Vasse, c’est l’union du verbe et de la chair.
• Un deuxième point d’ancrage du sens interpersonnel de l’union — peu souvent évoqué de nos jours — sera son ouverture à la fécondité. Il est toujours possible de parler de l’union en termes exclusivement intersubjectifs (je viens presque d’en offrir la preuve). Toutefois, l’intégration de l’horizon de la fécondité fait partie du sens plénier de la sexualité. Le voeu de fécondité tourne vers l’avenir un désir qui, en dehors de cette perspective, aurait toutes les chances d’être surdéterminé par le passé (les fameux « stades de la sexualité ») ou fasciné par le présent. La procréation offre non seulement un avenir, mais une réalisation à l’union. « Une seule chair » ne se réalise pas vraiment dans la conjonction charnelle qui, comme je viens de le rappeler, est tout autant expérience de dualité. Selon Rachi, « c’est dans l’enfant que leur chair devient une » 7. La jouissance recherchée pour elle-même prend très vite un goût de néant. Certains dialectes désignent l’orgasme comme « petite mort ». La fuite du temps y est éprouvée de manière particulièrement aiguë. Animal triste post coïtum… Enfin, l’accueil de cet avenir vient ouvrir — vers un tiers — une relation qui, hors de cette ouverture, est toujours susceptible de ne boucler que sur « le cercle clos d’un égoïsme à deux » 8.
Il est entendu que je vise ici l’ouverture globale de la vie du couple à la fécondité, autrement dit la conscience que la sexualité a potentiellement cette dimension. Il est bien évident qu’un couple ayant déjà accueilli le nombre d’enfants qu’il se juge appelé à élever, un couple connaissant l’épreuve de la stérilité ou encore un couple ne s’estimant pas présentement apte à procréer ont ou peuvent avoir intégré cette dimension, qui est plus large que la « fécondation ». Un développement serait également utile sur les autres formes de fécondité du couple et de l’union, à commencer par les fruits de l’amour lui-même.
• Un troisième point d’ancrage sera la découverte et l’intégration de la différence des sexes, qui n’est jamais totalement accomplie, toujours en travail. Il est une forme de don et d’accueil, incarnée et totale, qui ne peut avoir lieu qu’entre un homme et une femme. Entre ces deux seulement, il y a union sexuelle au sens strict, c’està- dire une interpénétration des organes génitaux. Le masculin vibre au féminin et le féminin vibre au masculin, de telle manière qu’en même temps l’autre sexe révèle en chacun le plus intime de lui-même. Selon une intuition de Jean Paul II, devenir « une seule chair » ne se réalise vraiment qu’entre l’homme et la femme 9.
Il y a une façon de s’écrier : « À ce coup-ci, os de mes os, chair de ma chair » qui n’est possible que lorsque le sujet a le sentiment de recevoir non son double, mais ce qu’il n’est pas ; non ce qu’il a déjà, mais ce qui lui manque. À travers cet autre singulier devient sien le genre auquel il n’appartient pas, ce qui lui permet de dire : « ma femme », « mon homme ». L’union est l’alliance des contraires. La coincidentia oppositorum, la réunion des opposés, est ce qui crée la plus forte des unités.
 

Une seule chair : un mystère


Quelle que soit la force de cette unité, le sens de l’expression « une seule chair » doit demeurer ouvert. Ces termes pourraient être compris en un sens fusionnel, symbiotique. Une telle acception serait contraire à la vie réelle. La vie commune, qui est celle de l’alliance, n’englobe pas les personnes dans un tout indifférencié. La naissance du « nous » comme troisième terme de la relation respecte la respiration de « je » et de « tu ». Maïmonide, autre référence majeure du judaïsme, traduit ainsi le verset de la Genèse : « ... et ils seront deux en vue d’une seule chair. » C’est un avenir qui est proposé au couple, un chemin, une histoire, et non une totalité fusionnelle. Selon la belle formule de Maurice Blanchot, les amants ou les époux sont « ensemble, mais pas encore » 10.
Mais il faut faire encore plus attention à la lettre du texte. En hébreu, il est écrit que tous deux deviendront « chair une » (« basar ehad »). Lorsqu’une oreille juive entend ce dernier mot, elle ne peut pas ne pas l’associer au verset prononcé chaque jour dans la prière : « Écoute Israël, le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est Un », « Adonai ehad » (Dt 6,4). L’unité absolue, le lieu de l’unité est l’Éternel. C’est en Dieu seulement que les époux sont un, en lui seul que se réalise parfaitement le « toi en moi et moi en toi ».  À eux seuls, ni le corps, ni la chair, ni la jouissance, ni la parole ne sont suffisants pour unir, pour lier. L’union est en dernier ressort un mystère, c’est-à-dire un secret, caché non seulement dans le silence de la chair mais dans celui de l’unité divine.
La portée de l’érotisme dans l’alliance conjugale ne doit donc être ni minorée ni surévaluée. Elle est grande, dans la mesure où elle couronne et scelle l’union, l’exprimant par le don des corps livrés l’un à l’autre. Aussi Jean Paul II a-t-il osé dire que le corps était le « sacrement primordial » 11, signe efficace du don mutuel des personnes qui est au coeur du sacrement de mariage. Cette portée ne doit pas, pour autant, être majorée dans le sens d’une idéalisation. Toujours demeureront l’ambiguïté, les limites, les défaillances. Sans la parole et sans le souffle de l’Esprit, la chair serait bien faible... Mais le mystère chrétien, comme le mystère conjugal, se trouve être celui de la force se déployant au coeur de la faiblesse.



1. Edmond Jabès, Le livre des questions (1973), Gallimard, 1989, p. 76.
2. « L e miracle s’en va et laisse place à des méthodes qui réveillent les amants, mais qui, en jouant sur des fantasmes infantiles de toute puissance sadique (rattachés au stade oral ou anal), ne rapprochent pas forcément toujours les époux » (Christiane Olivier, Quand amour ne rime plus avec toujours, Albin Michel, 2004, p. 57).
3. Incarnation, Seuil, 2000, pp. 298 à 304.
4. Totalité et infini, Martinus Nijhoff, 1968, p. 232.
5. Éric-Emmanuel Schmitt, Variations énigmatiques, Albin Michel, 1996, p. 102.
6. Les dons du mariage, Culture et vérité, 1996, p. 585.
7. Talmudiste champenois (XIIe siècle), cité par Josy Eisenberg dans À Bible ouverte, vol. II, Albin Michel, 1979, p. 155.
8. E. Lévinas, Totalité et infini, p. 244.
9. Catéchèse du 21 novembre 1979, in Homme et femme Il les créa, Cerf, 2004, pp. 59 et 80.
10. Cité par E. Lévinas, Sur Maurice Blanchot, Fata Morgana, 1975, p. 38.
11. Catéchèse du 20 février 1980, Homme et femme Il les créa, p. 105.