Aujourd’hui, la sexualité est interprétée surtout en termes de fantasmes, d’affects ou d’images. La science psychologique privilégie les représentations. C’est ainsi que la psychanalyse interprète le désir comme le résultat d’identifications, d’investissements, de modèles. Certes, elle en traite aussi en termes de pulsion, de décharge, d’énergie. Mais le premier point de vue l’emporte bien souvent. Le paradoxe est que cette priorité cohabite avec un fond de pensée matérialiste, qui comprend les gestes de l’union, dans les catégories du stimulus et de la récompense, comme quasi animaux.
La contradiction en question est au cœur de notre culture. Elle est renforcée en contexte chrétien, où l’activité sexuelle est placée sous le signe de l’amour, et appelée à exprimer non seulement l’amour mais une relation d’alliance. En même temps, cette activité est dite « œuvre de chair », comprise comme une expression majeure du corps – de la chair et de ses attraits.
Il apparaît déjà que ce que l’on nomme la « sexualité », c’est-à-dire la mise en œuvre du corps désirant, est à la fois le lieu majeur d’accueil des messages venant du corps et l’un des lieux majeurs d’ouverture au dynamisme spirituel, dans la mesure où elle est ouverture à l’amour. Serait-ce à dire qu’elle est un des lieux majeurs de réconciliation de la chair et de l’esprit ?

Sous le désir, la pulsion

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