Nous sommes en phase de déconfinement, c’est-à-dire que nous allons pouvoir davantage déambuler. Nous allons renouer avec une sociabilité plus diversifiée. L’occasion aussi pour nous de jeter un œil nouveau sur notre manière d’habiter notre espace commun, partager avec les autres... Alors oui, chacun cherche sa place...

 

Le moteur de recherche Google maps symbolise ici trois façons de porter un regard sur la ville : la carte et ses deux dimensions, la vue du ciel par satellite et la prise de vues depuis la rue elle-même. Ces trois types de représentation offrent un point de départ pour une « déambulation » intérieure en ville.

Chacun cherche son chat1 raconte l'histoire d'une jeune fille qui part à la recherche de son chat et qui, à cette occasion, redécouvre son quartier et ses habitants. C'est un film artisanal, délicat et original dont l'évocation fait naître une première conviction : penser la ville nécessite de l'art, donc du recul, c'est-à-dire des médiations. Pour penser la ville, nous avons besoin qu'on nous montre des personnes qui l'habitent et la parcourent. Cela pour comprendre en quoi notre vie en ville a du charme et du sens malgré le bruit, l'espace réduit, nos allées et venues, nos croisements, nos aveuglements. Penser la ville aujourd'hui demande donc de prendre conscience de nos représentations. Notre regard sur la ville, le regard que chacun de nous porte, est construit, filtré par un tas de choses. Non seulement notre humeur, mais également ce qu'on y fait, notre familiarité aux lieux, nos a priori, notre histoire, nos présupposés. En fait, il n'y a pas de ville en soi. Il n'y a que des regards sur la ville, des approches différentes en fonction des personnes et de ce qu'elles sont dans l'instant.

En quête urbaine

La deuxième conviction est qu'on n'approfondit sa connaissance de la ville qu'en y cherchant quelque chose, n'importe quoi – une baguette, des amis, le trajet d'une ligne de bus, l'adresse d'un réparateur