Christus : Qu’est-ce qui vous a amené à intégrer l’association Aux captifs, la libération ?
Jean-Guilhem Xerri : J’ai rejoint Aux captifs, la libération en 1995 comme bénévole de base, pour faire des tournées, des prières, des séjours de rupture, des activités avec les personnes de la rue. Le fondateur de l’association, le P. Patrick Giros, est décédé en 2002. J’ai alors été appelé à la vice-présidence, puis à la présidence en 2005. Le projet des Captifs, c’est de rencontrer et d’accompagner les personnes de la rue. Les rencontrer en étant envoyés visiblement par l’Église, puisque toutes nos implantations sont dans des paroisses parisiennes, et les accompagner corps et âme, en étant attentifs à la fois à la dimension sociale et à la dimension spirituelle de leur être ; en mettant au coeur de tout la dimension relationnelle. C’est une fois la relation solidifiée que l’on peut faire des propositions sociales (accompagnement vers le retour au RMI, au logement, au travail, à la santé), mais aussi des propositions culturelles, spiri­tuelles, pastorales, l’idée étant que les pauvres ont aussi une âme, et que l’âme n’est pas sous condition de ressources. L’Église est ici convoquée. Si elle ne porte pas le désir ou ne se met pas en situation de nourrir les âmes, qui le fera ?
 

Les gens de la rue aujourd’hui


Christus : Qui sont les gens de la rue aujourd’hui ?
J.-G. Xerri : La mondialisation se dit aussi à travers les personnes qui vivent ou survivent dans les rues, en situation de précarité ou de grande exclusion, avec aujourd’hui mille visages (ce qui n’était pas le cas il y a une trentaine d’années), des personnes en situation prostitutionnelle (hommes, femmes, travestis ou trans-genres), et puis de plus en plus de jeunes, voire de mineurs, ceux-ci étant le plus souvent extra-européens. Les jeunes, ce sont les 18-25 ans, trop âgés pour relever de l’Aide Sociale à l’Enfance et trop jeunes pour relever du RMI ou du RSA.
Les Captifs rencontrent l’ensemble de