Labor et Fides, coll. « Petite bibliothèque de spiritualité », 2009, 191 p., 18 euros.
 
L’auteur nous fait d’abord goûter quatre histoires de l’Ancien Testament. Deux semblent connues, celle du pro­phète Jonas et celle d’Élie à l’Horeb. Deux le sont beaucoup moins : celle de Mefibosheth (2 S 9), un handicapé petit-fils du roi Saül, et celle des filles de Tselofhad (Nb 27), des femmes qui réclament à Moïse un espace pour vivre. L’interprétation qui en est donnée s’ap­puie sur un travail précis et rigoureux du texte hébreu, tout en restant très lisible pour le lecteur non spécialiste. Elle vise à faire grandir la vie spirituelle du lecteur, à partir des épreuves traversées par les héros de ces quatre épisodes, riches en crises et en humanité ; car c’est dans l’ici et maintenant, dans le réel concret de l’existence de chacun, qu’il y a à se lever, à entendre, à parler et obéir.
Les derniers chapitres ressaisissent, dans des problématiques proches de Lytta Basset mais aussi des mystiques rhénans, quelques pépites découvertes dans les textes étudiés, autour du thème de la naissance : qu’est-ce que naître (ou renaître, selon la question de Nicodème à Jésus) à soi, au monde, aux autres, à Dieu ? Là où il y a crise, handicap, man­que, souffrance, rejet, n’y a-t-il pas aussi travail d’enfantement ? Commencer à vivre à partir de la tendresse de Dieu, c’est naître enfin à la vie réelle. Ceux qui sont au centre du témoignage de cette miséricorde divine sont les pauvres, les exclus : leur coeur est prompt à s’ouvrir, à croire ; la joie est leur manteau, leur respiration.
Bref, un livre tonique, abordable par le grand nombre. Il est à recommander à tous ceux qui cherchent à travers la lec­ture de la Bible une croissance dans leur vie de foi, d’espérance et de charité.