« Comme je voudrais une Église pauvre et pour les pauvres ! » Peut-on donc, en imitant la formule du pape François, désirer qu'advienne une vraie « Église jeune et pour les jeunes » ? Que serait une telle Église ? Comment la penser, comment se la représenter ?
« Comme je voudrais une Église pauvre et pour les pauvres ! » Combien de personnes furent touchées par ce cri du pape François, expliquant aux journalistes le choix tout frais de son nom ! En écho à la première Béatitude1, il imaginait une Église réelle, configurée au projet de Dieu pour l'Humanité.
Esprit de pauvreté ; esprit d'enfance aussi, de renouveau et de jeunesse… Le 13 janvier 2016, François écrit aux jeunes du monde entier qu'un « Synode des jeunes » se tiendra à Rome en octobre 2018. Il les invite à se mettre en route, à écouter l'Esprit saint, à faire entendre leurs voix dans l'Église et auprès de ses pasteurs. Invitation affectueuse et confiante, exigeante et vigoureuse.
En visant les jeunes, François s'inscrit dans une tradition chérie des papes récents. Pie XII parlant à la jeunesse romaine de l'Action catholique (8 décembre 1947) ; le « Discours à la lune » de Jean XXIII ouvrant le concile Vatican II sur une note de tendresse (11 octobre 1962) ; les fervents appels de Paul VI aux jeunes de l'Action catholique ; les humbles catéchèses aux enfants de Jean Paul Ier ; l'institution grandiose des Journées mondiales de la jeunesse par Jean Paul II ; Benoît XVI engageant les jeunes en grande profondeur… Par la pastorale spécialisée depuis les années 1930, les papes veulent annoncer en direct l'Évangile à la jeunesse. Le 19 janvier dernier, au foyer « Le Petit Prince » à Puerto Maldonado (Pérou), François l'exprimait avec poésie : « L'Enfant Jésus est notre trésor, et vous, les enfants, vous êtes son reflet. Vous êtes aussi notre trésor, le trésor de nous tous, le trésor le plus précieux que nous devons protéger. »
Trop souvent hélas, dans de nombreux pays, les enfants et les jeunes sont parmi les plus fragiles et les plus pauvres, y compris dans