Boutique de l'histoire, 1999,463 p., 145 F.
Voilà un travail universitaire précis, et souvent même minutieux, fondé sur l'analyse des textes des spirituels du Grand Siècle : Louis de Grenade Luis de La Puente, Benoît de Canfield et, bien sûr, Bérulle, François de Sales, Vincent de Paul, avec, en contrepoint de ce dernier, Pascal et Saint-Cyran. La pauvreté, elle, est examinée à travers les fondations, legs, donations, comptes et règlements des oeuvres charitables, hôpitaux et hospices, ainsi que des congrégations qui s'en occupent.
Ce travail historique n'aurait d'intérêt que pour les érudits s'il n'était animé d'une ambition brillante d'actualité : comprendre comment se sont articulées contemplation et action, foi et oeuvres, à l'acmé de la spiritualité française. La grande variété de documents rassemblés ici, depuis les textes liturgiques entendus par les fidèles jusqu'aux lettres de direction spirituelle, permet de se représenter assez bien le mode de fonctionnement des oeuvres de miséricorde au xvii' siècle.
Dans ce cadre, la Réforme catholique apparaît sous un jour qui, sans être très nouveau, prend un relief saisissant. L'exemplarité du Christ conduit les grandes âmes de ce siècle à donner une dimension sociale à l'aumône, l'inscrivant dans des institutions dont l'administration (déjà) est de plus en plus souvent confiée à des laïcs.
Les divers courants spirituels et les congrégations issues de cette époque n'apprendront sans doute pas grand-chose sur leurs propres racines, mais ils pourront se faire une idée détaillée du contexte historique de cette société française où la mendicité perd ses lettres de noblesse, où le travail acquiert un statut légitime et où la « charité » devient la plus raisonnable des attitudes spirituelles.
Voilà un travail universitaire précis, et souvent même minutieux, fondé sur l'analyse des textes des spirituels du Grand Siècle : Louis de Grenade Luis de La Puente, Benoît de Canfield et, bien sûr, Bérulle, François de Sales, Vincent de Paul, avec, en contrepoint de ce dernier, Pascal et Saint-Cyran. La pauvreté, elle, est examinée à travers les fondations, legs, donations, comptes et règlements des oeuvres charitables, hôpitaux et hospices, ainsi que des congrégations qui s'en occupent.
Ce travail historique n'aurait d'intérêt que pour les érudits s'il n'était animé d'une ambition brillante d'actualité : comprendre comment se sont articulées contemplation et action, foi et oeuvres, à l'acmé de la spiritualité française. La grande variété de documents rassemblés ici, depuis les textes liturgiques entendus par les fidèles jusqu'aux lettres de direction spirituelle, permet de se représenter assez bien le mode de fonctionnement des oeuvres de miséricorde au xvii' siècle.
Dans ce cadre, la Réforme catholique apparaît sous un jour qui, sans être très nouveau, prend un relief saisissant. L'exemplarité du Christ conduit les grandes âmes de ce siècle à donner une dimension sociale à l'aumône, l'inscrivant dans des institutions dont l'administration (déjà) est de plus en plus souvent confiée à des laïcs.
Les divers courants spirituels et les congrégations issues de cette époque n'apprendront sans doute pas grand-chose sur leurs propres racines, mais ils pourront se faire une idée détaillée du contexte historique de cette société française où la mendicité perd ses lettres de noblesse, où le travail acquiert un statut légitime et où la « charité » devient la plus raisonnable des attitudes spirituelles.