L’ « année de la vie consacrée » prend l’allure d’une urgence évangélique, quand se répand une violence qui se réclame de valeurs religieuses. Dans la foi chrétienne en effet, seule la vie humaine est sacrée aux yeux de Dieu. Chaque vie d’homme est consacrée dans l’amour et le respect du Père pour tous. Le baptême le célèbre et en révèle le sens. L’état de vie consacrée dans l’église témoigne du don gratuit où la vie prend naissance, ainsi que de l’amour qui en nourrit le désir et en illumine la fin. C’est donc la personne qui est sacrée, et non les structures, les institutions et les lois, tous les moyens que se donnent les hommes pour respecter le caractère unique de chacun. En s’attachant à Jésus Christ qu’ils désirent trouver et suivre en toute situation, les consacrés renoncent à faire de toute réalité, image ou idée, une valeur qui surpasserait l’homme « créé à l’image et à la ressemblance de Dieu ». Les voeux qu’ils prononcent en témoignent et s’incarnent dans une vie et un soutien fraternels dont ils mesurent chaque jour la précarité et la grâce. Le pape François leur demande de « créer d’autres lieux où se vive la logique évangélique du don, de la fraternité, de l’accueil de la diversité, de l’amour réciproque ». En tissant une humble fidélité de la présence à l’autre, dans la vie quotidienne comme dans la prière, elle ouvre l’écoute et redonne place à la parole, là où la sacralisation des postures sidère et rend muet. C’est pourquoi cette « logique évangélique » est une réponse d’avenir face à la violence sacralisée.