Bavard, coll. « Christus », 2005, 192 p., 20,80 €.

Voici un « petit » livre qui donne le goût de Dieu et de l'Ecriture, et qui invite à réfléchir sur sa vie. Il n'appelle pas, de loin et de haut, à de sublimes contemplations Chacun des courts chapitres, au contraire, s'enracine dans le terreau du quotidien, celui des chrétiens et chrétiennes « ordinaires », des « trotte-menu de la grâce », avec leur lot de questions, de souffrances et d'espoirs.
A partir d'une réalité toute humaine d'abord (la rumeur, le sentiment de stérilité, la visite, la fraternité, la fidélité, l'amitié, la parole) ou d'une situation proprement chrétienne (la « suite du Christ », la vocation religieuse, la catéchèse, la prière), l'auteur excelle à faire ressortir les enjeux spirituels profonds de la quête qui s'y manifeste. Pas de prêchi-prêcha, pas de lieux communs psycho-sociologiques, mais la lumière de l'Ecriture, tout simplement Là est l'originalité de son point de vue C'est à l'Ecriture qu'elle demande d'éclairer des situations, de suggérer des attitudes et des comportements libérateurs.
Savante théologienne mais aussi femme de terrain, praticienne de la catéchèse, l'auteur sait faire parler les textes. Le Premier comme le Nouveau Testaments sont constamment convoqués, par portraits, par épisodes ou par brèves citations.
Des attitudes profondes émergent de ces textes que l'on croyait connaître, très spirituelles parce que très humaines, et dans lesquelles il devient facile de se retrouver comme d'y entendre un appel. Parmi les grandes figures bibliques ici évoquées, les femmes occupent solidement et heureusement le terrain : Sarah, Marie, Elisabeth, Marthe. .
Plus que l'homme peut-être, ainsi que le suggère Marie-Amélie Le Bourgeois, la femme incarne cet esprit de « résistance » qui a toujours caractérisé le christianisme intensément vécu.
C'est à une redécouverte de la Bonne Nouvelle qu'invite cet ouvrage. Si bétonnée qu'elle paraisse souvent, l'existence recèle bien des fissures. C'est par elles que s'infiltre la Parole christique. Le coeur est touché, et l'on peut se laisser « saisir » par Dieu.