Le temps est à la réforme. Dans la société et dans l’Eglise, dans les manières de travailler ou de procéder, il faut réformer. Cela s’impose dans les esprits comme une nécessité, mais aussi comme une sorte de mot de passe, un signe de reconnaissance. Ainsi en allait-il aussi à l’époque de Luther et d’Ignace de Loyola, où l’esprit et la nature des réformes touchait des réalités et des circonstances bien différentes. Mais pour Ignace, il s’agit d’abord de se réformer soi-même, en revenant à la source intérieure de tout renouveau : l’action de l’Esprit Saint en chacun de nous.
Dans les Exercices spirituels (n° 189), au moment où l’on prépare les décisions qu’on désire soumettre à la lumière de l’Esprit, Ignace invite celui qui n’a pas à faire de choix de vie irrévocable, à « amender et réformer sa propre vie et son état ». Pour cela, il lui faut « bien considérer et ruminer » son mode et son train de vie, sa manière de gérer ses affaires et d’habiter ses relations, son attention aux pauvres, etc., en se posant la question : dans ce domaine de ma vie, qu’est-ce qui gouverne mes pensées, mon regard, mes intentions, mes actions et finalement ma manière de vivre ? Est-ce mon intérêt, mon jugement et ma volonté propres, au demeurant légitimes ? Ou est-ce le désir de chercher uniquement en chacun de ces points ce qui louera davantage le Seigneur et contribuera à sa gloire ? Car c’est en sortant de soi, de son amour, de son vouloir et de ses intérêts propres, qu’on progressera dans la voie spirituelle.
Dans ce temps de rentrée propice aux réformes et aux commencements nouveaux, aidons l’Esprit Saint à travailler en nous, pour que nos décisions, grandes ou petites, portent plus loin la lumière et l’amour de Dieu et du prochain.