Depuis les premiers apôtres jusqu’aux communautés les plus récentes, c’est dans la force de l’amitié que se sont souvent constituées des communautés de foi solides et durables. Des confréries, des congrégations religieuses et des mouvements laïcs furent des lieux d’échanges et d’amitié spirituelle où une foi inventive a suscité des solidarités fécondes pour toute la société.
L’ami est celui ou celle en qui l’on place sa confiance, celui ou celle dont la confiance ne se dérobe pas, même dans les situations les plus difficiles, donnant ainsi confiance en soi, en l’autre, en la vie. L’amitié tisse une communauté de foi qui est aussi une communauté d’espérance : des discernements communs éclairent la nuit, nourrissant une liberté plus audacieuse et solidaire. En un temps où les liens traditionnels du travail et de la famille sont moins évidents, moins portés collectivement, l’amitié spirituelle s’offre comme « une lampe pour nos pas ».
Entrer en amitié, c’est entrer dans la connaissance de l’autre d’une manière totalement gratuite, un don qui nous retourne et nous ouvre à lui. « Je vous appelle mes amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn 15,15). C’est comme ami que Jésus a choisi de se laisser connaître par tous ceux qui écoutent sa voix et cherchent à le connaître davantage. De la sorte, il invite aussi chacun à se découvrir ami de ceux qui ont le Christ pour ami. L’Église, dans sa diversité, y renaît sans cesse.