Le rêve de la plupart des Français est de vivre dans une maison avec jardin. Mais la réalité est que la grande majorité de nos contemporains vivent dans d'étroits appartements en zone urbaine. Parallèlement, nous constatons le délitement du sens de l'engagement communautaire. Familles, paroisses, associations en font les frais.

Or je constate que les jeunes adultes vers lesquels nous sommes envoyés à Paris ne cessent de s'émerveiller de la Maison Magis, tiers-lieu chrétien en plein centre de la Capitale où se côtoient migrants, coworkers, jeunes en quête spirituelle, volontaires pour des actions caritatives… Ailleurs, j'entends la joie de bénéficier d'une petite maison en guise d'aumônerie d'étudiants. Les colocations, autrefois repaires d'étudiants, s'étendent aujourd'hui aux jeunes professionnels. Et puis, cette même génération s'est approprié avec joie l'expression du pape François : « Notre maison commune ». Ce qui se perd d'une vie communautaire institutionnalisée semble réapparaître nouvellement sous forme de vie partagée.

Je lirais volontiers dans cette aspiration à vivre ensemble l'expression voilée d'un désir spirituel. Ce retour à la « maison » de type familial signerait alors le réveil d'un besoin fondamental, mis à mal par l'abstraction relationnelle des réseaux sociaux, les voyages tous azimuts, la succession effrénée d'expériences. Le désir d'enracinement local, et des liens qui s'y déploient, ne manifeste-t-il pas le travail du Dieu de Jésus Christ dont un des traits est l'inhabitation ?