Zodiaque/Desclée de Brouwer, coll. « Les grandes saisons de l'art chrétien », 1999, 528 p., 650 F.

L'érudition des auteurs et leur mérite à présenter clairement l'extrême complexité des interpénétrations historiques et artistiques des civilisations byzantines font de ce volume une oeuvre magistrale. Outre la qualité et la richesse des reproductions, l'ouvrage est remarquable par son orientation spirituelle. De fait, c'est de rayonnement qu'il s'agit, et non d'histoire de l'art byzantin. Qu'est-ce à dire, sinon qu'on entrera dans cet art avec la certitude que les contextes et évolutions politiques, architecturaux, décoratifs, liturgiques et théologiques, sont à penser ensemble. Une réalité qui a contribué à la pérennité de l'esprit byzantin hors des frontières de l'Empire, de Ravenne à la Russie, de la Scandinavie à l'Ethiopie et du VT au xv* siècle.
Tania Velmans, qui a pris en charge les fresques et les mosaïques, ne l'explique pas autrement. Tout est symbole : les couleurs, l'or (qui transporte les personnages dans le monde transcendant), les perspectives (qui s'inversent en déversant le ciel sur la terre) ou les formes (qui vont spiritualisant le corps et l'esprit). Dans la seconde partie, Vojislav Korac et Marica Suput n'en disent pas moins quant aux structures de l'espace architectural, qui, à travers les influences subies ou les intégrations des contextes géographiques et historiques, occidentaux ou slaves, témoignent du rayonnement prodigieux et de la fascination qu'a exercés l'art byzantin durant un millénaire.