"Dans ce mariage, plutôt réussi, les œuvres inédites et parfois éphémères ouvrent un espace de contemplation, et sont ainsi rendues plus accessibles, loin du contexte urbain bavard et saturé et hors réseau des galeries d’art plus élitistes." nous précise Sr Nathalie Le Gac, du Carmel Saint Joseph, résidente de l'Abbaye de Saint Guilhem-le-désert.

Voici par ailleurs quelques extraits de son appréciation de cette installation contemporaine en plein coeur de son lieu de vie.
 
« Nous accueillons un artiste célèbre – précédé par sa réputation de « dérangeur » de lieu. La première impression n’est donc pas très positive par peur d’un art qui pourrait être irrespectueux de ce qui se vit, encore aujourd’hui, à travers la présence de la communauté des huit sœurs du Carmel Saint Joseph (…). Bref, il faut du courage pour ouvrir sa porte à celui qui est différent et qui ne pense pas comme nous, pour se risquer au prisme de son regard. Quelle image va-t-il renvoyer de nous-mêmes ? (…) Certes une certaine méfiance peut nous habiter, mais nous attendons aussi beaucoup de lui ; saura-t-il nous insuffler ce « je-ne-sais-quoi » prophétique que nous attendons des artistes d’aujourd’hui ?  Saura-t-il nous faire entendre le cri de l’homme contemporain et de sa quête ? »

« Claude Lévèque a investi trois espaces que je vous décris dans le sens de la visite : les deux tribunes gothiques, la chapelle de saint Joseph, et dans le cloître, sous la tour Saint Martin vestige carolingien de la toute première construction, la cellule de Guilhem pénitent (selon la légende).
Trois lieux, trois installations aux matériaux différents qui auraient pu désorienter les spectateurs par l’éparpillement. Pourtant, il n’en est rien. (…)
Il semblerait que malgré la disparité des espaces, des expressions, des matérieux et des titres, l’artiste nous ait proposé une glose autour de la transformation et de la présence. (…) Il y a quelque chose de totalement neuf et beau qui se dit là, dans la provocation de cette contemporanéité juxtaposée à ce qui est ancien et blessé. Ces œuvres dansent en silence comme une hymne à la transfiguration, et lles m’invitent à regarder ce fameux au-delà du désert, au-delà de l’absence et du manque.»

«Par le talent de Claude Lévêque, nouvel « alchimiste » : ce qui est terrestre devient céleste, ce qui est faiblesse devient force, ce qui est charnel devient spirituel. (…)
Ces trois œuvres me parlent de Mystère, elles me redisent donc l’assurance d’une Présence qui transcende tout ce qui n’est plus, tout ce qui a été blessé, tout ce qui souffre d’incomplétude.
Merci à Claude Lévêque de nous avoir redit et rendu à cet essentiel de l’invisible dans le visible, de l’immatériel dans la matière…. Qu’une carmélite appelle tout simplement « Dieu » : « de toujours à toujours, toi, tu es Dieu ». (Psaume 89,2).»