Marcellin Theeuwes, chartreux
La vie est un mouvement. Continuellement en croissance et en expansion. Nous ne pouvons pas en toucher la fin ou les limites. Elle est un transcendant. Les vivants également sont en mouvement. Ils naissent, croissent et meurent. Ils se meuvent dans le temps, ils migrent dans l'espace. Vont d'un point à un autre et ne cessent jamais de se déplacer. Nombreux sont les mouvements migratoires du monde animal, sur le sol ferme, dans les airs et dans les eaux.
L'homme est le vivant qui, par la conscience qu'il a de lui-même et de son monde, peut prendre en main le mouvement de la vie, lui donner un sens. Sa mouvance et ses migrations ont une finalité. Et voilà que le mouvement de la vie devient histoire. Les plus anciens vestiges de l'homme nous montrent qu'il avait l'habitude d'aller d'un lieu à un autre, soit pour fuir les éléments, soit pour s'assurer une subsistance, soit encore pour aller à la conquête de nouveaux territoires. Il a toujours oscillé entre nomadisme et sédentarisation, entre fixité territoriale et migration. Encore aujourd'hui, au moment où la question des migrants se pose, nous reconnaissons surtout trois motifs qui poussent les peuples ou les individus à se déplacer. D'abord, le désir d'un avenir meilleur ; ensuite, la fuite devant l'occupant injuste et violent ; enfin, la conquête de nouveaux espaces. Dans ce dernier motif, nous ne reconnaissons pas seulement les mouvements migratoires sur le globe, mais aussi la volonté de l'homme d'explorer les espaces interstellaires.
L'Écriture sainte fait sienne ce trait primitif et toujours actuel de l'être humain et nous décrit la révélation comme un mouvement : Dieu qui vient vers l'homme et l'homme qui est appelé à aller