Les paroles qui suivent veulent exprimer quelque chose de l'expérience de la perte dans le vieillissement. Elles sont inspirées d'un temps de service de gouvernement et d'accompagnement de communautés jésuites, dont la plupart comptaient une majorité de membres âgés de 75 ans et plus.

Hier, le psalmiste chantait : « Le nombre de nos années ? Soixante-dix, quatre-vingts pour les plus vigoureux ! Leur plus grand nombre n'est que peine et misère ; elles s'enfuient, nous nous envolons » (Ps 90 [89], 10).

Aujourd'hui, il pourrait chanter de même, ajoutant quelque vingt années. Années pouvant être, malgré les progrès médicaux (à cause d'eux, diraient certains), bien plus difficiles à vivre quand, selon les paroles de Qohéleth, « viennent les jours mauvais, et qu'approchent les années dont tu diras : “Je ne les aime pas” » (Qo 12, 1).

Le pape François, dans son audience générale du 4 mars 2015, racontait l'histoire suivante :

Une fois, enfant, ma grand-mère nous a raconté l'histoire d'un grand-père âgé qui se salissait en mangeant, parce qu'il avait des difficultés à porter la cuillère remplie de soupe à sa bouche. Et son fils, c'est-à-dire le père de famille, avait décidé de le déplacer de la table commune et avait préparé une petite table à la